Eglises d'Asie

Le gouvernement continue de harceler les chrétiens dans les provinces du nord

Publié le 18/03/2010




Tous les lieux de culte chrétiens, protestants et catholiques, des provinces de Sayabuly, Luang Prabang et Xieng Khuang ont été fermés à la demande des autorités gouvernementales. Selon des observateurs, cette décision fait partie de la campagne menée depuis quelque temps par le régime pour forcer les chrétiens à renoncer à leur foi.

Depuis novembre 1994, le Parti communiste a organisé plusieurs séminaires dans des régions rurales pour « informer et éduquer les masses rurales » sur la politique religieuse du gouvernement. Selon les mêmes observateurs cités par l’agence de presse News Network International, du 22 septembre 1995, ces séminaires ont aussi été utilisés dans certains cas pour menacer les dirigeants chrétiens et les forcer à signer des documents où ils affirment avoir décidé de cesser toute activité chrétienne.

Dans la seule province de Luang Prabang, on estime à environ quatre mille le nombre de chrétiens qui ne peuvent plus se réunir en public et sont donc réduits à prier dans des maisons privées.

L’argumentation utilisée par les cadres communistes dans ces séminaires semble être rudimentaire. Ils accusent le christianisme d’être « la religion de l’Amérique » et « une religion sans véritéQuant aux chrétiens, ils sont décrits comme « les laquais et les mercenaires payés par l’ennemi et lui servant de pieds et de mainsL’organisation chrétienne, disent-ils encore, « a pour but de détruire l’unité, semer la division dans les groupes ethniques et créer la confusion

Certains observateurs estiment que les difficultés rencontrées par les chrétiens dans les provinces du nord pourraient durer au moins jusqu’en décembre 1995 qui verra la célébration du vingtième anniversaire du régime. La préparation de cet événement explique, disent-ils que le gouvernement cherche à inculquer à la population un sentiment nationaliste plus fort et davantage lié au bouddhisme.