Eglises d'Asie

Mgr Ximenes Belo est violemment critiqué par la presse musulmane indonésienne et certains responsables islamiques

Publié le 18/03/2010




Mgr Carlos Ximenes Belo, administrateur apostolique de Dili, est devenu l’objet de violentes critiques de la part de la presse musulmane indonésienne et de certaines personnalités islamiques. L’hebdomadaire Gatra a publié un article dans lequel l’auteur fait dire à Mgr Belo qu’il est favorable à la création à Timor d’une « zone catholique spécialeLes journaux musulmans indonésiens se sont déchaînés contre ce qu’ils estiment être une atteinte grave à l’idéologie nationale du Pancasila selon laquelle les cinq religions officiellement reconnues jouissent d’un statut d’égalité.

De Rome où il se trouvait en voyage, Mgr Belo a fait savoir qu’il avait été mal compris par le journaliste et que ses remarques avaient été mal interprétées. Il a déclaré n’avoir jamais demandé la création d’une région qui serait exclusivement catholique. Mais il persiste à vouloir « une région où le catholicisme serait dominant et où l’islam et le protestantisme continueraient d’exister et de prospérer. Il faut cependant qu’une attention spéciale soit accordée à l’identité religieuse, historique et culturelle du peuple timorais

Jusque ces dernières années, selon les observateurs, Timor Oriental était plutôt un modèle de cohabitation interreligieuse. Même après 1976, date de l’annexion du territoire par l’Indonésie, une véritable coopération existait entre les religions : des catholiques ont aidé à bâtir la mosquée de Dili et des musulmans ont participé de leur côté à la construction de l’église de Motael, note un résidant local.

La situation s’est détériorée après l’afflux des immigrants musulmans ces dernières années et la multiplication d’incidents tels que la profanation d’hosties consacrées et la destruction de statues de la Vierge Marie (9).

Depuis les émeutes anti-musulmanes de ces dernières semaines, la presse indonésienne et les dirigeants musulmans se montrent plutôt favorables à un durcissement de la position gouvernementale à Timor Oriental. C’est ainsi que Amien Raïs, président du Muhammadiyah, la deuxième organisation musulmane la plus importante du pays, a écrit le 2 octobre dans la revue islamique Ummat : « Il est temps (pour le gouvernement) de changer fermement de direction. Jusqu’à présent, nous avons été sur la défensive, nous avons montré de la prudence et notre bon coeur. Nous avons gâté notre plus jeune province(Timor Oriental, ndlrComme un jeune enfant qui aurait été gâté pendant trop longtemps et avec trop de patience, cette province commence à nous désobéir. Ceux qui y font preuve d’intentions mauvaises à l’encontre de la République doivent être balayés