Eglises d'Asie

Des journalistes indépendants tiennent leur premier congrès sous haute surveillance

Publié le 18/03/2010




Un congrès de l'”Union des journalistes indépendants” (UJI) a pu se dérouler sans incident les 7 et 8 octobre 1995 à Yogyakarta (Java central). Les cent vingt participants étaient des membres de l’Union, des représentants d’organisations non gouvernementales, des milieux étudiants et de la presse internationale. Des informateurs officiels ont également assisté aux séances mais sans intervenir.

Le congrès a élu le nouveau conseil d’administration et a élaboré de nouveaux projets de coopération avec des universités et avec des organes de presse de l’étranger dans le but d’améliorer la qualité des reporters dans le pays. Ainsi que l’a rappelé M. Santoso, réélu président de l’UJI, l’Union veut “former de jeunes étudiants dans l’idéal de la presse libreElle demandera à des institutions étrangères de les aider à développer leur maîtrise de l’anglais et à se former au travail de la presse internationale. A la fin de leur rencontre, les membres de l’UJI ont renouvelé leur volonté d’aller de l’avant jusqu’à ce que le gouvernement reconnaisse l’existence de journalistes indépendants en Indonésie.

L’Union des journalistes indépendants a été fondée en 1994 pour répondre à l’interdiction gouvernementale de trois publications hebdomadaires (Detik, Editor et Tempo) (4) et rompre avec l'”Association indonésienne des journalistes”, pro-gouvernementale, seule organisation officiellement agréée. Les fondateurs de l’UJI publièrent un bulletin hebdomadaire, Independen, qui se présentait comme la vraie voix du journalisme en Indonésie, mais en mars 1995 des agents de la sécurité arrêtèrent à leurs bureaux deux rédacteurs, Ahmad Taufik, 30 ans, et Maryadi, 27 ans, et un jeune employé de 19 ans. Traduits en jugement comme fauteurs de haine antigouvernementale au moyen de publications illégales, tous trois furent condamnés, les deux rédacteurs à trente-deux mois de prison, leur jeune employé à vingt mois. Depuis l’interdiction de leur bulletin Independen, les membres de l’UJI ont continué de le publier en Hollande.