Eglises d'Asie – Inde
Madhya Pradesh : une agression contre une paroisse catholique fait un mort
Publié le 18/03/2010
La victime, John Kerketta, un jeune homme de 24 ans, étudiant dans une école de commerce, en vacances chez lui, avait été suspecté d’avoir détruit le mur d’un temple abandonné consacré au dieu Civa. Les soupçons ne s’étaient portés sur lui que parce qu’il habitait une maison jouxtant le sanctuaire hindou. Le 26 octobre, une foule excitée scandant des slogans menaçants pénétra dans le village, le tira de chez lui ainsi que son frère, également étudiant, alors que les deux jeunes gens ignoraient totalement les accusations portées contre eux. Ils furent roués de coups. John Kerketta succomba à ses blessures, pendant que son frère réussissait à s’enfuir à Kunkuri, le siège du diocèse, où il est aujourd’hui soigné pour des blessures à la tête. Après le meurtre, la tension a encore monté; la foule renforcée par des gens venus de villages voisins des Etats de Bihar et Orissa, s’est livrée au pillage des maisons, a profané des reliques et détruit une statue. Les dommages matériels ont été estimés à 2 200 dollars.
Dans les jours qui ont suivi, de hauts fonctionnaires du gouvernement et la police sont venus sur place se rendre compte des faits. Quatre-vingt personnes ont été arrêtées. Du côté catholique, dès le 28 octobre, les dirigeants du diocèse envoyaient une note au premier ministre de l’Etat et aux autorités fédérales dans laquelle ils exprimaient leur émotion devant cette attaque. le lendemain, l’évêque du diocèse, Mgr Victor Kindo, s’est rendu dans le village en vue d’étudier la situation et préparer l’aide nécessaire. Le président de la Conférence épiscopale de l’Inde, Mgr Joseph Powathil, archevêque syro-malabar de Changanacherry, dans un télégramme envoyé aux autorités de l’Etat, le 30 octobre, a lui aussi fait part de son émotion. Il a exigé que la sécurité des catholiques soit assurée et qu’un juste dédommagement leur soit accordé.
Les autorités du village affirment avoir, dans la nuit qui a précédé les événements, informé la police de la tension qui était en train de monter et demandé en vain une aide immédiate. Les catholiques de la région qui appartiennent, pour la majorité, à des minorités ethniques, projettent d’organiser rassemblements et manifestations, et même de fermer les écoles en guise de protestation.