Eglises d'Asie

Mgr Huynh Van Nghi reçoit les promesses d’obédience de jeunes religieux ordonnés prêtres à Hô Chi Minh-Ville.

Publié le 18/03/2010




Le 28 octobre 1995, dans la cathédrale de Hô Chi Minh-Ville, l’ordination sacerdotale a été conférée par Mgr Thomas Nguyên Van Trâm, évêque coadjuteur du diocèse de Xuân LÖC, diocèse voisin de celui de Ho Chi Minh-Ville, à dix religieux, appartenant à un certain nombre d’ordres et de congrégations religieuses: deux jésuites, deux dominicains, deux rédemptoristes, deux salésiens, un religieux du Sacré-Coeur et un autre appartenant à l’Institut séculier d’Alexandre de Rhodes (6).

A cette cérémonie assistaient des milliers de fidèles, de très nombreux religieux, près d’une centaine de prêtres. Y assistait aussi l’administrateur apostolique du diocèse de Hô Chi Minh-Ville, Mgr Huynh Van Nghi, nommé à ce poste par Rome en août 1993. Le gouvernement refuse toujours de le laisser exercer ses fonctions d’administrateur, bien qu’il ait été récemment élu premier vice-président de la Conférence épiscopale du Vietnam. C’est lui cependant qui, au cours de la cérémonie, a reçu la promesse d’obédience des nouveaux ordonnés qui appartiennent au diocèse que Rome lui a confié.

Au cours des derniers mois, un certain nombre d’ordinations ont eu lieu dans quelques diocèse du Vietnam. A Buôn Ma Thuot, huit nouveaux prêtres ont été ordonnés le 24 août 1995. C’était la première ordination depuis 1975. Le 18 octobre, un prêtre a été ordonné dans le diocèse de Da Nang. C’était le treizième depuis 1975. Le 21 septembre 1995, l’archevêque de Hanoi, le cardinal Pham Dinh Tung avait conferré le sacerdoce à neuf diacres de son diocèse, dont le plus âgé avait 53 ans et le plus jeune 33 ans. C’était la première ordination célébrée par lui depuis qu’il avait été chargé du diocèse.

Actuellement au Vietnam, les autorisations d’ordination, sauf quelques exceptions, sont régulièrement accordées aux séminaristes ayant normalement suivi le cycle des études théologiques dans un des six séminaires autorisés à fonctionner par le gouvernement à partir de 1987. Pour les séminaristes ayant commencé leurs études avant 1975 et qui, depuis cette époque, sont en attente d’être ordonnés, un certain nombre de solutions ont été trouvées, différentes selon les diocèses. Certains ont déjà reçu l’ordination sacerdotale. D’autres continuent à suivre des cycles de formation dans les séminaires avant de devenir prêtres; d’autres encore très nombreux attendent toujours.

La situation a été longtemps différente pour ce qui concerne le religieux. Pendant longtemps, jusqu’en 1993, les ordres et congrégations religieuses avaient bénéficié de très peu d’ordinations sacerdotales, les permissions gouvernementales étant surtout accordées au prêtres séculiers. La situation a commencé à changer vers le milieu de l’année 1993. Dans une entrevue avec les supérieurs religieux, le 16 mars 1993 (7), M. Vu Quang s’était engagé à donner une solution aux nombreuses difficultés rencontrées par les congrégations religieuses (8). Par suite, le gouvernement avait autorisé l’ordination de onze religieux, prévue pour le 7 octobre 1993 à Hô Chi Minh-Ville. Cependant, les autorités municipales, après avoir opposé leur veto à la nomination de Mgr Nghi comme administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville, refusèrent que celui-ci préside la cérémonie prévue (9). Les autorités de Hô Chi Minh-Ville s’y opposèrent encore. Finalement les religieux furent ordonnés ici et là par différents évêques.

Depuis cette époque de tension, la situation s’est quelque peu améliorée. Des ordinations de religieux ont eu lieu dans certains diocèses. Le 8 décembre 1994, l’évêque auxiliaire de Hô Chi Minh-Ville, Mgr Louis Pham Van Nam, avait ordonné dix religieux dans la cathédrale de Saïgon (10). Cependant, de nombreux problèmes subsistent pour tous ceux qui veulent entrer dans la vie religieuse au Vietnam. Pour les candidats religieux, il reste toujours aussi difficile de recevoir l’autorisation légale de résider dans la maison religieuse, de recevoir une formation adéquate, d’être ordonnés lorsqu’ils appartiennent à un ordre religieux masculin.