Eglises d'Asie – Mongolie
Les femmes revendiquent un rôle politique plus important
Publié le 18/03/2010
Les obstacles sont pourtant formidables : beaucoup de travail à la maison, l’absence d’éducation, les familles nombreuses et surtout la mentalité traditionnelle des électeurs préférant être représentés par des hommes plutôt que par des femmes.
« Le nombre des femmes dans des fonctions officielles est tombé à un huitième de ce qu’il était sous le régime socialistedit Oyuungerel, active militante de la coalition et femme d’affaires. Trois femmes seulement siègent aujourd’hui parmi les 76 membres du grand hural, le parlement mongol. Sous le régime communiste, il y en avait toujours au moins 20%. Par ailleurs, on trouve très peu de femmes aujourd’hui aux postes clés de l’administration et des partis politiques.
Certains disent que l’ancien système socialiste garantissait un niveau minimum de participation féminine dans la vie politique, mais maintenant que ce système n’existe plus, l’atavisme a repris le dessus. « Nous regrettons cette régression par rapport à un passé récent, dit Madame Oyuungerel, et nous voulons profiter des prochaines élections pour regagner un peu du terrain perdu
Madame Oyuungerel, qui dirige une grande compagnie commerciale mongole, ne veut pas pour autant faire de la politique à plein temps. Elle compte bien continuer à diriger sa compagnie, fonction dans laquelle elle est reconnue par les hommes autant que par les femmes comme étant un modèle pour les femmes mongoles.
Les partis en lice pour les élections ne semblent pas pour autant décidés à faire beaucoup de place aux femmes dans leurs listes de candidats. Le Parti populaire révolutionnaire, qui est au pouvoir, a déclaré qu’aucune décision n’avait encore été prise à ce sujet. Quant au Parti démocrate national, il a fait savoir qu’une décision serait prise plus tard.
En mars 1995, le parlement, dominé par les hommes, a décidé de supprimer la Journée de la femme, en dépit de l’opposition bruyante des femmes mongoles. « Ce n’est pas tellement que les femmes comprennent mieux les femmes, c’est simplement que les hommes ne comprennent rien aux femmesdit madame Chuluuntsegtseg, dirigeante de l’organisation des femmes de la province centrale.