Eglises d'Asie

Une solution américaine pour accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile vietnamiens

Publié le 18/03/2010




Une part de l’obscurité qui règne encore sur le proposition américaine communément appelée la deuxième voie, “track twoa été dissipée le 4 décembre, par une déclaration d’un porte-parole du département d’Etat, M. Glyn Davies (14). La solution proposée par les Etats-Unis n’est à vrai dire qu’un projet puisque selon les propos du fonctionnaire américain, elle est encore à l’étude dans les bureaux de la chancellerie américaine et fait l’objet de pourparlers avec le Vietnam, pourparlers dont on sait encore très peu de choses, mais qui pourraient donner au projet une forme inattendue (15).

Les grandes lignes de cette nouvelle solution que le représentant des affaires étrangères a qualifié de “raisonnable et humanitaire” étaient déjà connues. Il s’agit d’offrir une seconde chance aux quelque quarante mille demandeurs d’asile encore hébergés dans les camps de l’Asie du Sud-Est. Bien que déboutés une première fois par les services d’immigration des pays de premier accueuil, ils seront soumis à un nouvel examen, qui, cette fois-ci sera mené par les agents de l’administration américaine. Mais cette chance ne sera offerte aux actuels pensionnaires des camps, que s’ils acceptent auparavant, avant une date qui sera spécifiée, le rapatriement volontaire au Vietnam . C’est là que sera effectué le nouveau screening (Tri). Le porte-parole a bien précisé que l’établissement aux Etats-Unis n’est en rien garanti à tous ceux qui accepteront ainsi de retourner dans leur pays natal. Il dépendra des résultats de ce nouvel examen du statut de réfugié, effectué sur terre vietnamienne sous la direction et le contrôle des services d’immigration et de naturalisation des Etats-Unis. Les fonctionnaires américains jugeront “cas par cas” et auront pour charge de déterminer ceux qui remplissent les conditions nécessaires pour bénéficier du droit de s’établir aux Etats-Unis.

Cependant le représentant du département d’Etat n’a pu expliquer en quoi ce retour préalable au Vietnam avant tout réexamen du statut de réfugié constituait un progrès dans la recherche d’une solution, d’autant plus que les services d’immigration américains ont déjà soumis à un nouveau screening un certain nombre de boat-people, alors qu’ils étaient encore à Hongkong. Il est probable que cette clause du retour préalable soit un compromis entre l’opposition au rapatriement forcé sur laquelle les Etats-Unis ne sont jamais revenus et le désir de sortir d’affaire un pays allié, en l’occurence, la Grande Bretagne, contrainte par la Chine de débarrasser le territoire de Hongkong des réfugiés vietnamiens avant le début de 1997. Cela n’aurait pas été possible si l’on avait laissé se développer l’initiative contenue dans le projet de loi intitulé HR 1561, déjà voté par la chambre des représentants américains. L’administration Clinton a bloqué ce projet avant qu’il ne devienne une loi et la solution dite “track two” est chargée de le désamorcer (16).

Des pourparlers actuels avec les autorités vietnamiennes, le porte-parole a dit peu de chose. Ils ont pour but de s’assurer que tout se passera bien et que les vietnamiens qui suivront cette nouvelle procédure le feront en toute sécurité. Cependant le Département d’Etat ne croit pas qu’un quelconque danger puisse menacer les Vietnamiens qui se prêteront à la nouvelle procédure.