Eglises d'Asie

Sévères conditions de détention pour les religieux bouddhistes récemment condamnés

Publié le 18/03/2010




On savait déjà que le vénérable Thich Quang Dô, secrétaire général de l’Institut de la propagation du Dharma, deuxième personnage du Bouddhisme unifié, avait été secrètement amené au Nord-Vietnam, à la mi-octobre 1995, depuis la prison de Saigon où il purgeait sa peine. De source bouddhiste vietnamienne, on apprend (14) que le religieux est aujourd’hui incarcéré au camp de Ba Sao, à Phu Ly, dans la province de Nam Hà. C’est dans ce camp que l’on avait déjà placé les religieux de la pagode de la Dame céleste de Huê, condamnés en 1994, ainsi qu’un certain nombre de dissidents et opposants au régime (15). Les conditions de détention de ce camp situé dans une région au climat particulièrement rude sont extrêmement sévères et les sources indiquent que le vénérable Thich Quang Dô manque de couvertures, de vêtements chauds et de médicaments.

L’état de santé de deux autres bouddhistes, le vénérable Thich Khong Tanh et M. Nhât Thuong, inspire aussi beaucoup d’inquiétude. Condamnés une première fois, dans le même procès que le vénérable Thich Quang Dô, ils avaient comparu de nouveau, en appel, le 28 octobre 1995, devant le tribunal populaire de Saigon qui leur avait infligé la même peine après un procès à huis clos. Internés dans la prison de Chi Hoa à Saigon, ils ont été soumis, au mois de novembre, à l’isolement et au cachot. Les membres de leurs familles et leurs connaissances n’ont pas le droit de leur rendre visite ni de leur apporter ou de leur envoyer des colis de nourriture ou de médicaments. Selon le personnel de la prison, ils seraient actuellement l’objet d’un régime disciplinaire et ne recouvreraient le droit aux visites qu’au mois de mars 1996.

Un même procès avait réuni sur le banc des accusés à Hô Chi Minh Ville, le 15 août 1995, le vénérable Thich Quang Dô, les deux bouddhistes aujourd’hui au cachot à Chi Hoa et trois autres religieux et laïcs bouddhistes, tous accusés d’avoir organisé un convoi d’aide illégal aux victimes des inondations du Mékong (16). Cependant le principal grief formulé contre le vénérable Thich Quang Dô dans le réquisitoire du procureur portait sur la rédaction d’un épais mémoire de 44 pages dactylographiées, intitulé « Remarques sur les erreurs néfastes commises par le Parti communiste à l’égard du peuple et du bouddhisme vietnamiensdestiné au secrétaire général du Parti communiste vietnamien (17).