Eglises d'Asie

Une consultation oecuménique invite les Eglises à s’unir pour jouer un rôle plus actif dans la nation indienne

Publié le 18/03/2010




Du 1er au 3 décembre 1995, s’est déroulée à Delhi une consultation organisée conjointement par la Commission pour l’oecuménisme et le dialogue de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, le Conseil national des Eglises en Inde et l’Institut chrétien pour l’étude de la religion et de la société. Une cinquantaine de délégués appartenant à différentes dénominations ont participé aux échanges sur le thème: “Une réponse oecuménique au scénario changeant de l’Inde”.

Au terme des discussions, les participants ont recommandé aux Eglises de “redécouvrir, réaffirmer, revivre l’unité“, afin de devenir capables d’agir ensemble sur les questions importantes qui se posent à la société indienne actuelle. “Lorsque nous aurons retrouvé notre unité, nous pourrons plus facilement résoudre nos problèmes et faire entendre notre voixa promis M. B.N.Ganguly, qui appartient au Conseil des Eglises baptistes dans l’Etat d’Assam. Plusieurs ont par ailleurs lancé une mise en garde aux Eglises chrétiennes, les invitant à ne pas confondre unité et uniformité, mais à trouver la première “dans nos manières différentes d’être chrétiensL’unité devrait être recherchée non seulement à l’intérieur des Eglises, mais aussi entre elles et elle devrait se manifester grâce à “une participation active à la réalité indienneLes Eglises ne devraient pas permettre aux intérêts quelquefois divergents des diverses dénominations de devenir des obstacles à la proclamation de la Parole de Dieu ni aux efforts accomplis par chacune pour atteindre les hommes. Un “dialogue sincère entre les Eglises” doit précéder celui de l’Eglise avec les autres religions et permettre de transcender les préjugés nés des castes, des classes et des sexes.

Mention a été faite, une fois de plus, du problème des dalits et des ethnies aborigènes et les Eglises ont été de nouveau invitées à unir leurs efforts en faveur de ces couches de la société indienne qui sont parfois tenues à l’écart. De la même manière, on a encouragé la formation d’un programme devant aider à l’épanouissement des femmes et faire de celles-ci de vraies partenaires des hommes en les plaçant vraiment sur un pied d’égalité avec eux.

Une observation a été faite selon laquelle les Eglises auraient tendance à s’urbaniser à outrance et les participants ont insisté pour qu’elles redonnent aux villages l’importance qu’on leur accordait autrefois, grâce en particulier à un programme systématique d’éducation et de soins de santé.

De plus, pour mettre fin à un certain isolationisme dans lequel elle serait tombée, l’Eglise est invitée à prendre davantage position sur les questions sociales et politiques, même au plan national.

Au cours de la réunion, le P. Samuel Rayan sj, a parlé “des dimensions théologiques de la transformation socialealors que son confrère jésuite, le P. S. Arokiasamy, secrétaire de la commission épiscopale pour la doctrine, a insisté pour que l’Eglise ne se contente pas de “spiritualiser la véritémais s’exprime aussi sur les questions d’intérêt national.