Eglises d'Asie – Divers Horizons
Front uni des pays de l’Asean pour accélérer le rapatriement des boat people vietnamiens
Publié le 18/03/2010
Les résultats de cette concertation n’ont pas tardé à se faire sentir. Le 9 janvier, une équipe de quatre fonctionnaires du service d’immigration vietnamien (31) est arrivée à l’île de Palawan, à l’ouest des Philippines, dans l’intention de préparer le rapatriement des 2 800 réfugiés se trouvant encore dans ce camp fondé par les Nations unies dès le commencement de l’exode des boat-people après la guerre du Vietnam et qui aurait dû fermer ses portes en 1995. Lors de l’arrivée des délégués vietnamiens, les boat people ont brandi devant eux des drapeaux blancs en signe de protestation pacifique. Il y a quelques mois, certains pensionnaires s’étaient arrosés d’essence et avaient menacé de se brûler si les autorités leur imposaient le rapatriement de force. Cependant, il ne semble pas que les autorités philippines envisagent d’imposer aux réfugiés le retour au Vietnam contre leur volonté. Le ministre des affaires étrangères, Domingo Siazon, a déclaré le mois dernier, qu’il excluait le rapatriement non volontaire.
Un autre résultat des rencontres informelles qui ont eu lieu lors du dernier sommet de l’Asean, est la réunion d’un certain nombre de représentants de pays membres de cette association, qui devait se tenir à Bangkok le 14 et le 15 janvier 1996. Une nouvelle fois, le sort des derniers boat people dispersés dans les divers camps de réfugiés du Sud-Est asiatique devait être remis en question. Un membre des Nations unies a déclaré que les divers pays de l’Asean avaient l’intention d’adopter une attitude commune à l’égard du Vietnam. Celui-ci s’est engagé depuis un certain temps à accueillir ses ressortissants dispersés dans les camps du Sud Est asiatique, que leur rapatriement soit volontaire ou forcé. Cependant les pays concernés se plaignent de la lenteur avec laquelle le Vietnam remplit ses engagements et veulent le forcer à appliquer sans restriction et immédiatement le “programme de rapatriement dans l’ordre”, c’est à dire forcé, programme signé en 1993 par le Vietnam, les pays de l’Asean et le Haut-commissariat aux Nations unies.
Au cours de cette rencontre, le Vietnam et les Etatsunis devraient dévoiler l’état de leurs négociations concernant le programme, appelé “Track two”, mis au point par le département d’Etat américain et prévoyant un nouvel examen du statut de réfugié pour les pensionnaires des camps acceptant de revenir au Vietnam. Jusqu’à présent, les deux pays ne sont arrivés à aucun accord. Cependant les nations présentes à la réunion de Bangkok exigeront que toute la lumière soit faite sur la solution américaine, rendue responsable du retard pris dans l’application du plan d’action global qui aurait dû s’achever à la fin de l’année 1995.
Par ailleurs le Haut-commissariat, qui vient de s’engager à prolonger de six mois son travail auprès des réfugiés vietnamiens, devrait profiter de cette réunion pour lancer un appel international de fonds. L’organisation internationale a en effet, besoin d’une somme de 30 à 35 millions de dollars pour continuer sa tâche.