Eglises d'Asie

Les difficultés d’un jeune médecin catholique

Publié le 18/03/2010




Malgré un certain nombre de mesures prises récemment par les services du ministère de la santé (28) pour favoriser la ventilation des jeunes médecins récemment diplômés et leur donner un emploi en province, le nombre de médecins sans poste fixe à la recherche d’un premier emploi ne semble pas diminuer bien au contraire. Il leur est toujours aussi difficile de trouver un endroit pour exercer leur profession, surtout lorsque certains autres handicaps s’ajoutent à leur jeunesse.

Des sources au Vietnam nous ont signalé le cas d’un jeune médecin originaire de la région du centre, dont les difficultés sont de ce point de vue très significatives. Ayant terminé ses études de médecine, le jeune homme est allé frapper aux portes des hôpitaux et de certaines institutions médicales de Hô Chi Minh-Ville; il leur a proposé d’exercer gratuitement son jeune talent. Nulle part, il n’a reçu de réponse favorable. On lui a fait cependant comprendre qu’il pourrait être accepté en payant une somme considérable, dépassant de beaucoup ses modestes ressources. Ayant épuisé la liste des établissements de santé de Saïgon, il étendit sa prospection à la région de Nha Trang, où par chance, il trouva une place dans un hôpital militaire. Malheureusement, cette embauche ne dura qu’un jour. Les militaires sont pointilleux sur les origines familiales de leurs employés et un examen plus approfondi du “curriculum vitae” du jeune médecin leur révéla qu’il appartenait à une famille réfugiée du Nord en 1954, catholique par surcroît. Celui-ci fut alors prié de cesser ses services à l’hôpital militaire et d’aller chercher à s’employer ailleurs.

Il ne lui restait plus qu’à prospecter en des régions plus reculées. Grâce à des relations, il est enfin parvenu à trouver un emploi dans une grosse bourgade de la région des Hauts Plateaux. Là un médecin responsable d’une petite clinique d’environ 10 lits lui a offert un travail salarié dans la salle de consultation. Le salaire du jeune médecin est plus que modeste (300 000 dôngs) (29), mais son employeur lui a laissé espérer qu’il pourrait lui obtenir le statut officiel de médecin hospitalier avec un traitement convenable à condition de débourser 5 à 6 taëls d’or.