Eglises d'Asie

Plusieurs associations jugent sévèrement l’action de M. Ramos dans le domaine des droits de l’homme

Publié le 18/03/2010




Du 3 au 10 décembre 1995, s’est tenu à Manille un forum organisé conjointement par divers groupes, dont le Mouvement oecuménique pour la justice et la paix et l’Alliance pour le progrès des droits des peuples. De vives critiques ont été formulées à l’encontre de la politique mise en oeuvre par M. Ramos sur le plan des droits de l’homme.

Prenant la parole au cours de la réunion, M. Wigberto Tanada, qui est membre de l’assemblée nationale des Philippines, a été particulièrement sévère à l’égard du président. Celui-ci, a-t-il dit, “ne fait que suivre le chemin tracé par Ferdinand Marcos dans ses violations des droits de l’hommeSelon le député, les arrestations pour motif politique, les assassinats, les disparitions, continuent sous le gouvernement “démocratique” de Ramos. Et il rappelle les démolitions des habitations érigées par des milliers de squatters, en particulier autour de la capitale (19): au cours des deux années à venir, 4 millions de personnes risquent de se retrouver sans abri et rien ne semble avoir été vraiment prévu pour les reloger. “C’est une violation patente de la constitutionajoute-t-il.

Par ailleurs, le P. Calvin Bugho OFM, vice-président de “Task Force Detainees” (TFD), une association de soutien aux prisonniers politiques, fait remarquer que les responsables actuels ne ressemblent en rien à des avocats des droits de l’homme. “Si nos leaders ne travaillent pas en faveur des droits de l’homme, notre avenir n’est pas brillantdit-il. La TFD a rapporté au moins 23 cas de disparitions inexpliquées depuis le 30 juin 1992, date à laquelle le président Ramos est entré en fonction. Et 228 prisonniers politiques seraient actuellement détenus, accusés de crimes de droit commun. Les preuves de tels abus seraient “contraignantes”. Nul n’a oublié que le général Ramos a été pendant plus de dix ans, au temps de la dictature Marcos, chef de la police nationale.

Quant à M. Joker Arroyo, un autre membre du Congrès, qui a lui-même, autrefois, été en butte aux persécutions du dictateur défunt, il conclut: “N’oublions pas les leçons du passé. Soyons vigilants. Ne permettons pas à Ramos de rétablir une culture de dictature