Eglises d'Asie – Divers Horizons
POUR UN RENOUVELLEMENT DE LA CATECHESE EN ASIE
Publié le 18/03/2010
I – Introduction
A l’appel de la Providence divine, nous sommes venus de 11 pays d’Asie – du Bangladesh, de l’Inde, de l’Indonésie, de la Malaisie, du Népal, du Pakistan, des Philippines, de Sri Lanka, de Taiwan, de Thaïlande – ainsi que de Hongkong, pour participer à la conférence panasiatique sur la catéchèse, au séminaire Saint-François-Xavier, du 19 au 23 octobre 1995. Cette rencontre était organisée par le Centre pastoral de Singapour et s’est déroulée sous le patronage de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC) représentée par son bureau de l’Education et l’Aumônerie des étudiants.
Nous étions 49 participants. Ensemble, nous nous sommes efforcés d’entendre l’appel que Dieu adresse à l’Eglise en Asie, pour un renouvellement de la catéchèse. Et nous avons
essayé de répondre à cet appel. Nous avons voulu faire un bilan de la situation sur le plan de la catéchèse en Asie. Ceci en tenant compte des réalités sociales et ecclésiales de notre continent. Et nous voulons répondre aux défis qui se posent à nous dans la conjoncture actuelle. Nous espérons que notre réflexion contribuera au travail de révision du “Directoire général pour la catéchèse”.
Une autre partie du présent document propose des lignes d’action à l’intention des commissions nationales ou épiscopales pour la catéchèse en Asie.
Pour terminer, nous ferons plusieurs propositions destinées à aider le renouveau catéchétique en Asie à devenir une réalité.
II.- Réalités asiatiques
Animés par notre foi et la compassion du coeur du Christ, nous avons réfléchi sur les réalités de l’Asie, dans ce qu’elles ont de positif, mais aussi dans leur aspect négatif.
A. Réalités contextuelles
Parmi les signes positifs, encourageants, de progrès, nous voulons noter plus particulièrement: une ouverture, lente mais régulière, des régimes totalitaires; de nombreux mouvements qui, à la base, travaillent à promouvoir la dignité humaine et les droits fondamentaux, spécialement ceux des femmes et des minorités ethniques; les nombreuses réunions d’organisations non gouvernementales pour encourager l’alphabétisation, les activités sur le plan de la santé et de la justice sociale; le fait que l’ONU et diverses organisations internationales sont de plus en plus impliquées dans la recherche de solutions à ces problèmes; le respect de certains systèmes de valeurs tels que la famille, la personne et la vie communautaire.
Nous apercevons cependant, à l’horizon de l’Asie, d’autres phénomènes qui ne laissent pas de nous inquiéter:
A l’exception des Philippines, toutes les Eglises en Asie sont des communautés minoritaires fragiles. Elles se trouvent confrontées à une véritable vague de changements:
(1)Une économie en pleine accélération et qui affecte le monde entier. Cette nouvelle structure économique, qui est née d’une idéologie fausse, est à la fois source d’avantages et cause de dangers pour les masses pauvres, particulièrement pour les “communautés aborigènes” qui subissent une oppression systématique dans leur lutte pour la survie. Et tout cela au nom du développement économique.
(2)L’invasion des médias dans nos pays et jusque dans nos maisons propage cette fausse idéologie.
(3)La conséquence en est que les valeurs si précieuses de nos cultures asiatiques se trouvent remplacées par des contre-valeurs qui vont à l’encontre de nos traditions familliales, de notre respect pour le sacré, de notre manière de poser sur le monde un regard unifiant et en harmonie avec la nature.
(4)Les femmes et les petites filles perdent leur liberté, leur dignité; elles s’en trouvent déshumanisées.
(5)Les jeunes ne savent plus de quel côté se tourner. Ils sont frustrés, en colère; ils se livrent à la violence: tout cela parce que leur système de valeurs se trouve en contradiction avec celui du monde des adultes. Encore que, parmi ces mêmes jeunes, nous en trouvions qui se montrent capables de se sacrifier pour de justes causes et qui sont prêts à le faire.
(6)Partout, la corruption sévit parmi les dirigeants.
(7)A travers le continent asiatique, les pauvres, ceux qui manquent de tout, sont oubliés par une culture qui évolue trop rapidement, basée qu’elle est sur la technique; une culture qui encourage le consumérisme et l’hédonisme.
(8)La culture de mort progresse, grâce à l’avortement, à l’assassinat des petites filles au moment de leur naissance, aux meurtres de jeunes femmes par le feu, au commerce de la drogue, à l’épidémie du sida.
(9)Sur le plan de l’écologie, nous voulons aussi mentionner la dégradation de notre environnement et la destruction volontaire des ressources naturelles.
(10)Enfin, la course aux armements, sous prétexte d’assurer la sécurité nationale, absorbe un pourcentage disproportionné des budgets nationaux, immobilisant ainsi des fonds qui sont nécessaires pour la santé, l’éducation et accélérant la glissade des pays vers des pièges mortels.
B.- Les réalités ecclésiales
Les Eglises en Asie grandissent. En beaucoup d’endroits, ces communautés de foi font l’expérience d’un renouvellement très profond, dans l’Esprit. Les laïcs ont faim de Dieu, ils ont soif d’une spiritualité adulte. Dans une Eglise très cléricalisée, on réclame la co-responsabilité, la coopération. Néanmoins, nous prenons note de ce qui suit:
1. A tous les niveaux, chez les pasteurs et les dirigeants, manque un esprit de collaboration. Alors, il n’y a plus personne pour montrer le chemin et le partage disparaît.
2. Dans la lutte pour la justice et la recherche d’un développement intégral pour tous, on a peur, ou l’on refuse, de collaborer avec les autres religions ou sur le plan oecuménique.
3. A travers l’Asie se fait jour un renouveau des religions; mais on constate aussi de nouveaux mouvements religieux qui parfois tombent dans le fondamentalisme ou le “communalisme”. Et certains dirigeants politiques ou religieux dépourvus de scrupules utilisent les religions dans le but de s’assurer le pouvoir.
4. La formation religieuse dans nos paroisses est souvent marquée au coin de l’individualisme ou d’un certain piétisme. Peu d’efforts sont faits pour répondre aux situations d’injustice à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise et de ses principes.
5. On assiste souvent à la concurrence entre les différentes Eglises chrétiennes. Et il en résulte une multiplication inutile des efforts.
C.- Les réalités de la catéchèse
Le second concile du Vatican et l’enseignement post-conciliaire nous ont donné une vision renouvelée de la catéchèse. Cette remise à jour nous invite, dans notre ministère catéchétique, à essayer d’interpréter nos situations pratiques et à discerner la présence de Dieu, le plan de Dieu à l’intérieur de chaque communauté, à la lumière du Christ-Parole. Et pourtant, en maints endroits:
1)- manque la dimension communautaire de la catéchèse, au niveau de la famille comme à celui des petites communautés chrétiennes;
2)- la formation des catéchistes est insuffisante et on ne lui accorde pas la priorité qu’elle mérite;
3)- on manque du matériel catéchétique le plus élémentaire, même pour les groupes;
4)- dans pratiquement toutes nos Eglises, les conditions de travail de nos catéchistes et en
particulier leurs salaires ont besoin d’être sérieusement révisés;
5)- n’existent pas une vision commune et un sens commun de la mission et par conséquent, la collaboration entre les ministères diocésains et paroissiaux devient impossible;
6)- nous déplorons l’absence de dialogue avec les autres Eglises, religions, cultures, ainsi qu’avec les pauvres;
7)- les travailleurs immigrés, les illettrés, les handicapés, les vieillards, les femmes, etc. sont laissés de côté;
8)- on cherche en vain une approche pastorale des mariages mixtes.
III.- Quelle va être notre réponse?
Lorsque nous cherchons à comprendre le plan de Dieu sur nous catéchistes, nous réalisons que notre réponse au contexte historique dans lequel nous vivons doit être à la fois critique et créative. Nous croyons que l’Esprit du Seigneur ressuscité est à l’oeuvre, d’une manière toujours renouvelée, dans nos Eglises et qu’il nous donne le courage d’oser. En présence des forces déshumanisantes et porteuses de mort qui sont à l’oeuvre dans la plupart de nos pays asiatiques, notre catéchèse doit être porteuse de vie. Elle doit éveiller l’Eglise toute entière et lui faire entendre le cri d’agonie que Dieu pousse au milieu de son peuple. Elle doit provoquer chez tous une réaction de vie. Et ceci ne sera possible que si la catéchèse commence par prendre en compte et interpréter l’expérience humaine à la lumière de Jésus-Christ, le Verbe de Dieu, présent dans l’Ecriture, la Tradition, la liturgie et dont l’Eglise est le témoin. Elle devra amener les disciples du Christ à donner une réponse de foi qui, à son tour, provoquera une transformation personnelle et collective culminant dans la vie missionnaire.
Les réalités que nous avons identifiées ci-dessus invitent les Eglises d’Asie à opérer un changement majeur dans le domaine de la catéchèse. Pour cela, nous devons aider les catéchistes à devenir des formateurs, au lieu de se contenter d’un enseignement qui se limite à une instruction et une éducation. Les catéchisés seront alors invités à opérer une conversion intégrale. Naturellement, notre pédagogie devra elle aussi évoluer.
Notre pédagogie catéchétique, par conséquent, doit passer:
1= d’une insistance exagérée sur une catéchèse de salle de classe à une catéchèse adulte et familiale;
2= d’une catéchèse accordant trop d’importance à l’information et la doctrine, à une catéchèse expérientielle, contextuelle;
3= d’une catéchèse individualiste à une catéchèse basée sur la communauté, en vue de la communauté et dirigée par elle.
A.- Vers une foi adulte et une catéchèse de la famille
Nous devons étudier le processus de maturation de la foi tel que nous le trouvons dans les Actes des Apôtres, dans les Lettres apostoliques, et, en fait, dans les deux mille ans d’expérience vécue de l’Eglise. Et nous verrons que la dynamique de la foi commence par un état d’enfance. Celui-ci peut être décrit comme une période de foi inconsciente. Dans la famille ou la communauté chrétienne, cette période deviendra un temps d’imitation. Il faut alors se rappeler qu’une aide est nécessaire aux petits enfants et aux néophytes adultes pour qu’ils puissent personnaliser leur foi. Sinon, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils grandissent et atteignent les étapes suivantes, puis l’âge adulte d’une foi communautaire et missionnaire. Celle-ci est une foi vraiment catholique, qui embrasse la création tout entière. Nous en voyons des exemples dans le Nouveau Testament et dans la vie des saints. La catéchèse familiale n’est pas appelée ainsi uniquement en raison du lieu où elle se déroule: elle réclame de la part des parents une foi adulte, parvenue à maturité, car ils sont les premiers responsables de cette formation à la foi familliale.
B.- Une catéchèse fondée sur l’expérience
Les réalités religieuses de l’Asie ainsi que les pratiques religieuses de l’Asie sont connues pour leur recherche infatigable du divin, d’une expérience intime de Dieu, pour la grande importance donnée au mystère et au sacré. Dans une telle atmosphère, notre ministère catéchétique devra conduire les catéchisés à une profonde expérience de Dieu. Les Ecritures devront être transmises à notre peuple comme une expérience de Dieu, et non pas comme un ensemble de preuves ou de documents destinés à justifier une doctrine théologique. La proclamation de la Parole vivante de Dieu devrait faciliter une expérience du “Abba” de Jésus dans le coeur des enfants de Dieu. La Parole est proclamée afin que ceux qui l’entendent et lui répondent puissent entrer dans une relation avec le Dieu-Trinité (1Jn 1:2-3). Voici comment les évêques de l’Asie décrivent cette relation: “De même que Jésus s’est plongé dans les profondeurs de la vie et de l’amour de son <Abba>, de la même manière, la communauté-disciple doit s’immerger totalement dans la vie du Dieu-Trinité” (FABC, 1995). Si nous retrouvons cette expérience de Dieu comme un élément essentiel de notre catéchèse sous toutes ses formes et lorsqu’elle s’adresse à tous les groupes d’âge, alors, nous préparerons nos chrétiens non seulement à comprendre leur foi, mais aussi – et c’est le plus important – à être des témoins de la présence de Dieu au coeur de l’Asie. Cela exige que les responsables de la catéchèse soient beaucoup plus que de bons professeurs de la foi. Ils doivent être des personnes capables de partager leur expérience du Christ. Il doivent non seulement connaître, mais aussi vivre la tradition de l’Eglise, une tradition de prière et de contemplation, telle qu’elle est si bien exprimée dans la quatrième partie du Catéchisme de la Foi catholique.
C.- Une catéchèse contextuelle
Si nous voulons renouveler notre manière d’être Eglise en Asie aujourd’hui, il faut que chaque dimension de notre catéchèse, entre autres sa planification et l’établissement de ses priorités, prenne en considération un principe très important. Ce principe est le suivant: c’est le contexte qui doit déterminer le chemin suivi par l’Eglise dans l’accomplissement de sa mission. Ce qui veut dire que notre ministère de la Parole, pour s’adresser vraiment à une communauté incarnée, devra de toute urgence prendre en compte les réalités économiques, multi-religieuses et multi-culturelles de nos pays. C’est pour cela que le cycle pastoral proposé par la FABC doit être suivi dans toutes les manières d’exercer le ministère de la Parole, y compris dans la catéchèse. Ce cycle comprend: a) une immersion dans la réalité; b) une analyse de cette expérience; c) une réflexion de foi et un discernement; d) une planification et une action pastorales. Ces différentes étapes seront accompagnées par la prière et la contemplation.
D.- Une catéchèse communautaire
Cette catéchèse contextuelle ne pourra réussir que dans les paroisses où seront établies de petites communautés chrétiennes. La catéchèse, par conséquent, devra être fondée sur le travail de la communauté: un travail dans, par et pour la communauté. Il nous faut par ailleurs tenir compte du caractère multi-religieux de nos pays: la catéchèse, en Asie, doit par conséquent se faire l’outil du dialogue, de la collaboration et de l’harmonie entre les religions. Le résultat d’un tel renouveau dans la formation de la foi sera que les disciples chrétiens, catéchisés de cette manière, deviendront eux-mêmes des instruments du dialogue et de l’inculturation. Ils deviendront les acteurs et les animateurs de communautés humaines de base cherchant à connaître la volonté de Dieu dans leur contexte de vie.
IV.- Directives nationales pour un directoire national de la catéchèse
Par cette expression, nous entendons un ensemble de principes, de règles, de lignes de conduite, systématique et bien organisé, indiquant comment mener les diverses activités du ministère de la catéchèse dans un pays donné. Un directoire national de la catéchèse devrait être construit de la manière suivante:
1ère section: le contexte
Le directoire devrait commencer par identifier les réalités contextuelles de la société, de l’Eglise et du ministère de la catéchèse dans le pays.
2ème section: vision et mission
La catéchèse a pour buts principaux l’éducation de la foi chez les individus croyants et la construction du Royaume de Dieu.
La “nouvelle culture” (“Redemptoris Missio” 36c) créée par les médias exerce une influence sur la croissance du Royaume. La catéchèse doit par conséquent être perçue comme la continuation d’un processus de communication avec l’humanité, dont Dieu a pris l’initiative par la révélation et l’incarnation. Elle doit suivre la pédagogie du Christ le “communicateur” parfait (Instruction “Communio et Progressio” 11).
La catéchèse a pour mission d’aller au-delà de la simple préparation des fidèles à la réception des sacrements d’initiation, pour devenir communautaire dans le contexte des réalités asiatiques. Elle doit apporter une attention spéciale aux jeunes et aux adultes et se donner pour but de former des communautés apostoliques. Celles-ci, à leur tour, contribueront à construire des communautés humaines dont les caractères particuliers seront la justice, la paix, l’amour: tous signes du Royaume de Dieu sur terre.
3ème section: les sources
Les sources fondamentales de la catéchèse sont: les saintes Ecritures et la Tradition, le Magistère de l’Eglise, la Liturgie, le témoignage chrétien: tout cela étant intégré et contextualisé.
Nous devons aussi prendre en compte les valeurs que nous trouvons dans les autres religions et cultures religieuses présentes dans le pays. Nous devons lire correctement les signes des temps, tels que: la promotion de la justice, la promotion des femmes, la défense des droits de l’homme et la reconnaissance pratique du rôle des laïcs dans l’Eglise.
4ème section: le contenu
Le directoire doit être construit sur: la doctrine, la prière et la liturgie, sur la morale, en un mot, sur la totalité de la foi chrétienne telle qu’elle est proclamée par l’Eglise dans le Credo, célébrée dans la prière et la liturgie, mais aussi sur le témoignage que les croyants individuels et les communautés donnent dans leur vie quotidienne. Le directoire doit tirer son inspiration de la doctrine actuelle de l’Eglise, être trinitaire et avoir le Christ comme centre.
5ème section: la pédagogie
La caractéristique de toute pédagogie, en catéchèse, doit être la fidélité à Dieu et à la personne humaine.
Parce qu’elle est un ministère pastoral, la catéchèse doit se baser sur l’expérience humaine des réalités contextuelles, y réfléchir à la lumière de la Parole de Dieu et conduire à un engagement chrétien.
Il faut aussi faire attention à tenir compte des différentes étapes dans le processus de développement humain et chrétien des catéchisés.
Il faut utiliser de manière efficace les moyens traditionnels aussi bien que les moyens modernes de communications sociales.
6ème section: organisation, personnel, ressources
Le ministère catéchétique doit faire l’objet d’une coordination aux niveaux national, diocésain et paroissial.
Au plan de la paroisse, la catéchèse devra trouver sa place dans la famille, à l’école, au sein des petites communautés-membres de la paroisse.
Il faudra faire en sorte que les religieux et les membres du clergé prennent conscience des besoins, ainsi que des moyens à leur disposition pour réaliser un ministère catéchétique efficace, tout cela en vue de la construction du Royaume de Dieu.
Il faut que la catéchèse soit reconnue comme un ministère vital dans l’Eglise. Il faut établir des centres de formation appropriés pour les catéchistes, aux niveaux national et régional.
En plus des catéchistes professionnels employés à plein temps, il faut encourager le plus possible de volontaires à participer à ce ministère de la catéchèse: comme catéchistes, mais aussi comme responsables de la prière.
Tous ceux qui sont engagés dans le ministère de la catéchèse doivent apprendre à utiliser les moyens de communication à leur disposition.
C’est la responsabillité de la conférence épiscopale nationale, de mettre en oeuvre les directives d’un directoire national de la catéchèse, et de préparer un catéchisme national, qui sera enraciné dans la Parole de Dieu, fondé sur la Trinité, centré sur le Christ, intégré, systématique, inculturé, un catéchisme qui sera capable de former une communauté, laquelle à son tour proclamera et rendra présent le Royaume.
Il incombe à chaque conférence épiscopale d’encourager et de promouvoir la préparation, par des experts, de matériaux catéchétiques adaptés aux différents âges et groupes.
Des ressources financières seront nécessaires, au plan paroissial comme au niveau du diocèse, afin de permettre l’acquisition de ces moyens et la rémunération d’un personnel à plein temps pour la catéchèse.
Chaque paroisse devra s’équiper d’un centre destiné à fournir aux catéchistes les moyens qui leur sont nécessaires pour remplir leur tâche.
V.- Plan d’action
Afin de concrétiser notre réponse aux réalités de l’Asie et de permettre à chaque pays de réaliser son rêve, c’est-à-dire de préparer son propre directoire national, nous proposons un plan d’action:
1. Au niveau de la conférence nationale, que la commission pour la catéchèse, au cours des trois ans à venir: (1) fasse une enquête qui déterminera la situation de l’enseignement catéchétique dans le pays. (2) prépare un directoire catéchétique national et un catéchisme local. (3) produise et distribue les matériaux nécessaires pour la catéchèse. Dans ce travail, la commission nationale pour la catéchèse devra s’assurer la collaboration des autres commissions épiscopales.
2. Au plan régional: les responsables du Bureau pour l’éducation et l’aumônerie des étudiants de la FABC en Asie du nord-est, du sud et du sud-est, organiseront un programme de formation pour les laïcs, les prêtres et les religieux responsables dans les différentes régions. Ce
programme sera réalisé soit dans un Institut de catéchétique qui pourra être éventuellement créé pour l’Asie, soit dans les centres catéchétiques déjà existants dans la région.
3. Au niveau de la FABC: les centres catéchétiques qui fonctionnent déjà prépareront des programmes qui permettront aux catéchistes de profiter de toute la sagesse contenue dans le nouveau catéchisme de l’Eglise catholique et ils mettront au point des méthodes qui aideront au partage et à une vie de foi en rappport avec les réalités asiatiques.
Ainsi que d’autres groupes l’ont recommandé, il faudrait que la FABC établisse des commissions séparées pour l’apostolat biblique, pour la liturgie et la catéchèse, que les responsables nationaux de la catéchèse se retrouvent tous les deux ou trois ans afin de mettre en commun leur expérience et en faire une évaluation; dans le but aussi de remettre à jour l’apostolat de la catéchèse en Asie.
VI.- Conclusion
A la fin de cette conférence panasiatique sur la catéchèse, nous voulons exprimer notre gratitude à tous les catéchistes de l’Asie et à tous ceux qui, par le moyen du ministère catéchétique, ont oeuvré pour que la lumière de la foi reste vivante dans nos peuples et pour donner à ces derniers le plus beau cadeau qu’on puisse leur offrir: “la formation de chrétiens confirmés et humblement joyeux dans leur foi” (Exhortation apostolique “Catechesis Tradendae”).
Nous avons accepté le défi de proclamer la Bonne Nouvelle; nous avons pris conscience de nos racines profondément enfoncées dans le contexte d’une Asie multiculturelle et multireligieuse: nous voulons maintenant progresser, avec l’aide de l’Esprit-Saint, et mettre en oeuvre une catéchèse basée sur la communauté et travaillant pour elle, mais aussi profondément enracinée dans la Parole de Dieu, pour l’an 2000 et au-delà. Et nous espérons que cela aidera le Royaume de Dieu à progresser en Asie. Nous confions nos efforts, nos espoirs et nos rêves à l’intercession aimante de Marie, une femme de l’Asie, la mère de Jésus.