Eglises d'Asie

Timor occidental : accusé de sacrilège, un homme a été battu à mort par des catholiques en colère

Publié le 18/03/2010




Les paroissiens de la cathédrale de l’Immaculée Conception d’Atambua, dans le Timor occidental, ont battu à mort un protestant, Hendrik Letto, qu’ils accusaient de sacrilège. Il était accusé de s’être présenté à la communion, le 26 novembre 1995, pour recevoir l’hostie consacrée. Selon certaines sources, Hendrik Letto avait commencé des cours de catéchisme parce qu’il avait l’intention de se convertir au catholicisme.

Un grand nombre de personnalités politiques et religieuses, musulmanes et chrétiennes, ont appelé les catholiques au calme et leur ont demandé de ne pas faire justice eux-mêmes dans les cas de sacrilège qui sont des crimes reconnus par le code pénal.

Selon le gouverneur de la province, Herman Musakabe, “les sacrilèges sont sanctionnés par la loi et le code pénal et les catholiques doivent faire confiance aux tribunaux. Ils doivent aussi manifester un degré de contrôle sur leurs émotions dans des cas de ce genre”.

Le pasteur Andreas Yewangoe, responsable de la communion des Eglises protestantes de Timor occidental, a réfuté l’accusation selon laquelle certains groupes protestants utiliseraient le sacrilège pour déstabiliser l’Eglise catholique. Il a vigoureusement condamné l’action de Hendrik Letto qui a agi individuellement sans l’aval de son Eglise.

Kiai Haji Hasan Basri, dirigeant du Conseil islamique des intellectuels a déclaré de son côté : “Les chefs religieux doivent persuader leurs disciples de ne pas provoquer la désintégration de la société car cela ne serait pas en accord avec la morale sociale que nous enseignons

Mgr Gregorios Manteiro, archevêque catholique de Kupang, a appelé les catholiques au calme au nom de l’Evangile qui exige le pardon des fautes. Il a déclaré que les réactions de violence manifestaient l’immaturité de la foi de beaucoup de fidèles.

Depuis quelques années, les cas de sacrilège perpétrés dans des églises se sont multipliés, particulièrement dans les régions de majorité catholique comme l’île de Florès où on en a compté une quarantaine depuis 1981. Plusieurs dizaines de jeunes catholiques sont en prison à Maumere et Larantuka pour avoir organisé de violentes émeutes en protestation contre un sacrilège en 1995 (15).

(15)EDA 199, 200