Eglises d'Asie

Une nouvelle loi veut empêcher les avortements systématiques de foetus féminins

Publié le 18/03/2010




Une nouvelle loi, qui est entrée en vigueur le premier janvier 1996 mais n’a été publiée au journal officiel que le 9 de ce mois, vise à empêcher les avortements de petites filles, sauf si le foetus présente des anomalies graves. Cette législation avait été votée par le parlement national dès le mois d’août 1994 mais n’avait pu entrer en vigueur avant son acceptation par tous les Etats de la confédération indienne. Celle-ci n’a pu se faire avant la fin de l’année 1995.

Le gouvernement a demandé à tous les centres médicaux équipés des moyens permettant de déterminer le sexe des foetus, d’enregistrer les noms de leurs patientes. Les docteurs ne sont autorisés à provoquer des avortements que si les foetus présentent des anomalies. Sont par ailleurs mises hors la loi les cliniques uniquement spécialisées dans la détermination du sexe des foetus.

Il n’existe pas en Inde de statistiques officielles sur l’infanticide des filles, pas plus que sur les avortements de foetus femelles. Mais la disproportion grandissante entre le nombre des hommes et celui des femmes dans le pays est preuve suffisante que de plus en plus de femmes recourrent à ces moyens. Entre 1981 et 1991, le nombre de femmes pour 1000 hommes est en effet passé de 934 à 929, alors que la moyenne mondiale est de 1000 hommes pour 1060 femmes (13). La plupart des familles indiennes préfèrent avoir des garçons plutôt que des filles et ceci pour plusieurs raisons. Au moment de son mariage, par exemple, le jeune homme rapporte à la maison la dot fournie par les parents de sa nouvelle épousée. Ces derniers paient parfois très cher le privilège de donner leur fille en mariage. De plus, d’après la tradition hindoue, ce sont les fils qui héritent des propriétés familiales et c’est le fils aîné qui, selon les rites en vigueur doit allumer le bûcher sur lequel son père sera incinéré.