Eglises d'Asie – Divers Horizons
Malaisie : les demandeurs d’asile vietnamiens s’opposent violemment à toute forme de rapatriement
Publié le 18/03/2010
La meilleure volonté du Vietnam ne sera sans doute insuffisante pour permettre aux divers pays de régler le problème des réfugiés selon le calendrier prévu, c’est à dire avant le mois de juin. L’opposition de la majorité des pensionnaires des camps à leur retour au Vietnam se durcit, en effet, chaque jour et les incidents qui viennent d’éclater au camp de Sungei Besi en Malaisie en sont le témoignage dramatique (15). Un Vietnamien de 33 ans a été tué par la police malaysienne au cours de violentes émeutes qui ont secoué la population du camps le 19 janvier 1996. Dix-sept personnes, dont le mort, ont été hospitalisées après l’intervention des forces de l’ordre. Les esprits des réfugiés étaient entrés en ébullition après l’entrée de la police dans le camp où sont installés plus de 4 300 d’entre eux. Selon la police, les émeutiers étaient en possession d’armes blanches et auraient mis le feu aux baraquements. Les policiers ont employé les gaz et ont, semble-t-il, tiré sur les émeutiers. En juin 1995, des centaines de pensionnaires avait déjà entamé une grève de la faim et menacé de se donner la mort en cas de rapatriement volontaire.
La résistance des réfugiés dans les divers camps est encore avivée par l’incertitude qui règne au sujet du projet américain, maintenant appelé “track two”, prévoyant un nouvel examen du statut de réfugié pour tout pensionnaire de camp qui au préalable accepte de revenir au Vietnam. Lors d’une conférence de presse, le 18 janvier 1996 (16), un porte-parole des Affaires étrangères vietnamiennes a déclaré refuser tout autre solution que celle à laquelle son pays a souscrit une fois de plus lors de la récente réunion de Bangkok, à savoir le rapatriement sans condition de tous les pensionnaires des camps, non reconnus comme réfugiés politiques. Pourtant, un certain nombre de déclarations de Winston Lord, adjoint au secrétaire d’Etat, laissent penser que les conversations entre les Etats-Unis et le Vietnam continuent (17) et que les Etats-Unis n’ont pas abandonné leur projet de soumettre les boat-people à un nouvel examen après leur retour au Vietnam.