Eglises d'Asie

Des hommes politiques font campagne contre le servage

Publié le 18/03/2010




Quelque trois-cents personnes, parmi lesquels plusieurs députés du parlement népalais ont participé à la première conférence nationale sur les ouvriers agricoles réduits au servage ou kamaiya qui s’est tenue à Nepalgunj du 25 au 28 janvier 1996. Elle était organisée par le Mouvement de libération kamaiya.

Présent à la conférence, Manmohan Adhikari, ancien premier ministre et président du parti marxiste-léniniste uni népalais a déclaré : « Aussi longtemps que perdure le système kamaiya, notre démocratie et notre constitution n’auront aucun sens ». En avril 1995, M. Adhikari avait déjà promis d’introduire un projet de loi au parlement pour en terminer avec le servage et d’autres formes d’esclavage, mais il n’en avait pas eu le temps, car son gouvernement était tombé quelques semaines plus tard.

Hira Kazi Shretha, président du mouvement des travailleurs chrétiens explique pourquoi le servage existe encore au Népal : « La plupart des kamaiyas sont membres de l’ethnie tharu et, depuis des générations, travaillent dans l’agriculture au service de grands propriétaires terriens. Quatre vingt dix pour cent d’entre eux sont illettrés et couverts de dettes. Ils ont besoin que quelqu’un prenne la parole pour eux« .

Le servage commence quand quelqu’un emprunte de l’argent d’un propriétaire pour lequel lui et sa famille doivent travailler jusqu’à extinction de la dette. En réalité, l’accumulation des intérêts fait que la dette ne peut jamais être payée et tous les membres de la famille sont ainsi réduits en esclavage pour le restant de leur vie. Selon M. Shresta, il n’y a pas de statistiques sur le nombre des kamaiyas au Népal, mais on estime généralement qu’ils sont environ 40 000.

Plusieurs partis politiques népalais ont promis d’abolir le système du servage et de créer des centres d’aide aux kamaiyas dans les villages.