Eglises d'Asie

Les évêques catholiques de rite latin se déclarent surpris par l’intervention du cardinal Silvestrini, au nom du Vatican, au cours de la réunion de la conférence épiscopale

Publié le 18/03/2010




Au cours de la réunion de la conférence épiscopale des évêques catholiques indiens (4), le discours inaugural du cardinal Silvestrini, le 13 février 1996, a surpris et choqué les évêques de rite latin. Ils ont trouvé étrange qu’un envoyé du Vatican annonce des décisions politiques majeures dans ce qui leur paraît être “un lieu inapproprié

Le cardinal Achille Silvestrini, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales a profité en effet du discours inaugural pour annoncer la décision du Vatican de créer une commission chargée d’étudier les problèmes des catholiques indiens vivant dans des régions où leur rite d’origine n’est pas majoritaire.

Le cardinal Simon Pimenta, archevêque de Bombay, a officiellement protesté auprès du président de la conférence épiscopale : “Cette annonce nous a pris par surprise et ce n’était sûrement pas le lieu approprié pour la faireLe préfet de la congrégation romaine a aussi déclaré que le cardinal Padiyara, archevêque syro-malabar d’Ernakulam, complèterait l’information donnée aux évêques. Mais le cardinal Padiyara n’était pas présent à la réunion de la conférence épiscopale, ce qui a contribué à renforcer l’étonnement des évêques de rite latin.

Selon le cardinal Silvestrini, le pape Jean-Paul II veut poursuivre les efforts déjà entamés pour résoudre les problèmes entre les rites et permettre aux catholiques de rite oriental syro-malabar de conserver leur identité et atteindre leur plein épanouissement.

Le secrétaire de la conférence épiscopale, Mgr Charles Soreng, de Hazaribagh, a affirmé avoir écrit au cardinal Silvestrini avant la réunion de la conférence épiscopale pour qu’il envoie son message habituel aux évêques réunis. Au lieu de cela, celui-ci a proposé de venir en personne ouvrir les débats et il a parlé pendant plus d’une demi-heure d’abord en anglais puis en italien, alors qu’on lui avait donné un temps de parole de quinze minutes.

L’Eglise catholique indienne comprend trois rites : latin, syro-malabar et syro-malankara. La rivalité entre les rites fait partie de l’histoire de l’Eglise en Inde depuis plusieurs siècles. En 1987, le pape Jean-Paul II avait demandé à ce que chacun des rites forme une conférence épiscopale pour travailler plus facilement à faire l’unité entre eux. La conférence des évêques catholiques de l’Inde regroupe les évêques des trois rites.

Le dialogue entre les rites est rendu difficile par le fait que les syro-malabars demandent à ouvrir davantage de territoires qui seraient sous leur juridiction en dehors du Kerala où ils ont leurs bases traditionnelles, alors que les évêques de rite latin estiment que les expériences de ce genre connues à ce jour ont été insatisfaisantes.

L’Eglise catholique indienne possède deux cardinaux : le cardinal Pimenta, archevêque de Bombay, de rite latin, et le cardinal Padiyara, archevêque-majeur d’Ernakulam, de rite oriental syro-malabar.