Eglises d'Asie

Les réfugiés bhoutanais du Népal manifestent pour obtenir l’attention de la communauté internationale

Publié le 18/03/2010




Depuis le 23 janvier 1996, quelque trois-cents réfugiés bhoutanais occupent un pont qui marque la frontière entre le Népal et l’Inde. Ils ont été bloqués là par l’armée indienne alors qu’ils tentaient de passer en Inde. Venant de huit camps de réfugiés situés au Népal, ils avaient l’intention d’aller demander la libération de 150 des leurs emprisonnés depuis le 17 janvier dans les villes indiennes de Siliguri et de Jalgaipuri, pour rentrer ensuite, tous ensemble, au Bhoutan.

La présence des réfugiés sur le pont gêne considérablement le commerce de la frontière entre le Népal et l’Inde, mais les réfugiés semblent déterminés à continuer de protester jusqu’à obtenir gain de cause.

L’emprisonnement des 150 réfugiés par le gouvernement indien a été vigoureusement condamné par l’organisation mondiale contre la torture et Amnesty International qui demandent au gouvernement indien de “laisser les réfugiés bhoutanais retourner chez euxPlusieurs organisations non gouvernementales, dont Caritas Népal, présentes dans les camps de réfugiés, ont signé un document intitulé ‘Appel pour la justice”, qui demande à la communauté internationale de faire pression sur les gouvernements népalais et bhoutanais pour qu’ils trouvent une solution à la situation des réfugiés (1).

Le 28 janvier 1996, le ministre indien des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee, a déclaré à la presse que le Népal et le Bhoutan devraient reprendre les négociations bilatérales sur ce sujet. Commentant l’arrestation de réfugiés bhoutanais par la police indienne, il a ajouté : “Cette marche devait être arrêtée pour ne pas compromettre la prochaine phase des négociations entre le Népal et le BhoutanLes six réunions précédentes organisées par les Nations Unies entre les gouvernements du Népal et du Bhoutan, ont totalement échoué.

Les 100 000 réfugiés bhoutanais qui sont parqués dans des camps au Népal sont pratiquement tous de religion hindoue et d’origine népalaise, alors que le gouvernement bhoutanais essaie depuis plusieurs années de promouvoir le bouddhisme et l’ethnie drubka. Plusieurs lois ont été passées au cours de la dernière décennie par le gouvernement bhoutanais obligeant tous les habitants du pays à adopter la culture et le mode de vie de l’ethnie drubka. Les réfugiés disent qu’ils ont été forcés de quitter le pays à partir d’octobre 1990 quand l’oppression religieuse et politique s’est renforcée d’une violente répression à l’encontre des militants prodémocratiques (2).

Le gouvernement bhoutanais affirme de son côté que ces réfugiés sont, en fait, des migrants économiques népalais qui ont quitté le Bhoutan volontairement pour des raisons sans rapport avec la politique.