Eglises d'Asie

Campagne pour l’élimination de la lèpre au Vietnam avant l’an 2000

Publié le 18/03/2010




Le 24 novembre 1995, les soeurs de la léproserie de Quy Hoa, près de Quy Nhon, ont eu la surprise d’accueillir la visite inopinée du premier ministre, Vo Van Kiêt. Celui-ci, après avoir visité longuement tout l’établissement, leur a souhaité d’obtenir le paradis à la fin de leur vie en récompense de tant d’années passées auprès des lépreux. Les religieuses n’ont pas manqué de retourner ce souhait à leur illustre hôte. Cette visite est une des manifestations de l’attention spéciale que les autorités vietnamiennes semblent porter aujourd’hui aux lépreux du pays et à ceux qui s’occupent de leur guérison. Le 7 février 1996, c’était au tour du ministre de la Santé, M. Dô Nguyên Phuong, de venir rendre visite à la léproserie de Quy Hoa avec une gerbe de fleurs qu’il a offert aux religieuses de la part du gouvernement. Quelques jours plus tard, à l’occasion du nouvel an lunaire et pour la première fois, le gouvernement vietnamien a distribué des cadeaux à 21 léproseries dispersées aux quatre coins du pays.

Ces signes extérieurs accompagnent les efforts du gouvernement pour persuader la population de s’associer à la campagne menée par lui pour atteindre l’objectif affiché par le vice premier ministre Nguyên Khanh lors du Congrès international pour l’élimination de la lèpre, qui s’était tenu à Hanoi le 4 juillet 1994: “Par tous les moyens, en mobilisant toutes les énergies, en renforçant et accélérant nos activités, nous devons parvenir à l’élimination de la lèpre en l’an 2000”. Il ajoutait plus tard que “pour mener à bien cette tâche, la participation de toute la société était nécessaireUne directive du premier ministre du 7 février 1996 vient de rappeler l’urgence de cette collaboration des personnes et des organismes privés par cette formule: “L’élimination de la lèpre doit être socialiséece qui est ainsi commenté par la presse de Hô Chi Minh-Ville (17): “Pour parler plus simplement, le gouvernement désire que nous tous, sans distinction de religion, de nationalité, nous venions avec lui auprès de nos compatriotes malades de la lèpre, pour contribuer à soulager leurs souffrances et les aider à retrouver leur indépendance

A la suite de cet appel du premier ministre, le même commentateur fait remarquer que pour que l’initiative privée en ce domaine puisse se manifester, il faudrait que plusieurs conditions préalables, qui, sans doute, n’existent pas encore, soient réalisées. En premier lieu, les organisations civiles devraient obtenir la liberté de travailler auprès des lépreux et d’accomplir un certain nombre de tâches nécessaires. Elle devraient avoir le droit de détecter les malades, de les suivre durant leur traitement, de les aider eux et leurs familles dans leur vie matérielle jusqu’à ce qu’ils se suffisent et enfin de faciliter leur réintégration dans la société. Autant de tâches que l’initiative privée devrait pouvoir remplir en toute indépendance, tout en respectant la politique de l’Etat en matière d’élimination de la lèpre.