Eglises d'Asie

Boat-people : le gouvernement vietnamien laissera les rapatriés volontaires postuler pour un nouveau pays d’accueil

Publié le 18/03/2010




Une déclaration de M. Bui Hông Phuc, adjoint au ministre des affaires étrangères, publiée par le journal vietnamien de langue anglaise “Saigon newsreader” du 27 mars 1996 (10) vient de laisser entendre que les boat-people, une fois rapatriés, pourraient quitter le Vietnam une seconde fois pour un autre pays, sous réserve de l’acceptation des intéressés par ce pays. C’est la première fois que dans une déclaration publique, le gouvernement vietnamien semble donner son accord, ou du moins, faire une concession au projet américain appelé “track two”, maintenant bien connu.

Ce projet élaboré par le département d’Etat américain offrirait une seconde chance aux derniers demandeurs d’asile encore hébergés dans les camps de l’Asie du Sud-Est. Bien que déboutés une première fois par les services d’immigration des pays de premier accueil, ils seront soumis à un nouvel examen, qui, cette fois-ci, sera mené par les agents de l’administration américaine. Mais cette chance ne sera offerte aux actuels pensionnaires des camps, que s’ils acceptent auparavant, avant une date qui sera spécifiée, le rapatriement volontaire au Vietnam . C’est là que sera effectué le nouveau “screening” (Tri).

Lors d’une conférence de presse, le 18 janvier 1996 (11), un porte-parole des Affaires étrangères vietnamiennes avait pourtant déclaré refuser toute autre solution que celle à laquelle son pays avait souscrit une fois de plus lors de la dernière réunion de Bangkok, à savoir le rapatriement sans condition de tous les pensionnaires des camps non reconnus comme réfugiés politiques. Il est probable que cette dernière concession est destinée à manifester la bonne volonté du Vietnam à l’égard des pays de l’Asean. En dissipant les craintes des pensionnaires des camps qui pensent que leur retour au Vietnam pourrait leur ôter toute chance de s’installer dans un pays tiers, il facilite la tâche des pays qui tiennent à vider leurs camps de réfugiés à la date fixée.