Eglises d'Asie

Bombay : une association de laïcs catholiques demande la transparence dans les transactions immobilières de l’Eglise

Publié le 18/03/2010




L’Association contre l’exploitation (FACE) fondée en 1995 par un groupe de catholiques de Bombay s’est donné comme objectif de lutter contre ce qu’elle appelle le manque de transparence et l’absence de responsabilité de la hiérarchie en matière de transactions immobilières. L’association vient de gagner à la Cour suprême de Bombay un procès dont l’objet était une transaction réalisée par une paroisse de Bombay, à un prix sous-évalué selon les plaignants. L’acheteur s’est vu obligé d’ajouter un supplément de 10 millions de roupies à la somme initialement prévue. Cependant, les membres de l’association ne s’estiment qu’à moitié satisfaits, considérant que l’Eglise perdait là un terrain qu’ils auraient voulu voir utiliser pour le logement de catholiques pauvres.

Selon le secrétaire de FACE, l’avocat Benet Castelino, l’Eglise possède une immense quantité de ressources qui, utilisées correctement, pourraient servir à l’amélioration des conditions économiques de beaucoup de catholiques. Refusant de recourir à l’aumône, l’association voudrait que l’Eglise mobilise ses fonds pour favoriser la création d’entreprises et la construction de logements pour les catholiques. Cette tâche ne pourra se faire que dans la transparence et l’esprit de responsabilité, estime un autre membre de l’association, Shalini Sequeira, qui pense que l’Eglise doit changer de style et abandonner le secret. Pour favoriser cette transformation, il préconise la présence de représentants élus dans toutes les associations d’Eglise.

Cependant, des prêtres de Bombay émettent certaines réserves vis-à-vis de l’action de FACE. Selon le P. Oswald Gracias, les transactions immobilières doivent être réalisées dans l’intérêt de l’archidiocèse, le droit canon contenant par ailleurs un certain nombre de dispositions destinées à la protection des intérêts des laïcs. Dans les cas où ceux-ci sont mécontents, ils doivent le faire savoir à la hiérarchie. Bien que le prêtre admette la nécessité de davantage de transparence et de responsabilité, il fait remarquer que le fait de “laver le linge sale en public” peut aussi être la source de malentendus.

De son côté, Le Père Myron Pereira, jésuite, tout en reconnaissant que l’existence de cette association est une bonne chose s’étonne de voir tant de personnes chercher à contrôler les biens de l’Eglise.