Eglises d'Asie

Florès : l’évêque de Larantuka met en garde ses fidèles contre les activités de sectes se prétendant “prophétiques”

Publié le 18/03/2010




Une lettre de Mgr Nggawa, évêque du diocèse de Larantuka, dans la partie orientale de Florès, met en garde ses prêtres et ses fidèles contre de nouveaux cultes propagés dans la région par des soi-disant prophètes qui sèment le trouble parmi les catholiques du diocèse. L’évêque voudrait aider le discernement de ses administrés et leur enseigner à distinguer les vrais prophètes parlant au nom de Dieu et pour le bien du peuple, des faux prophètes prêchant en leur nom propre et utilisant la religion pour la satisfaction de leurs propres intérêts. La lettre insiste plus particulièrement sur un certain Petrus Ratu Doren, âgé de 42 ans, qui est celui dont la prédication prophétique a jusqu’ici rencontré le plus de succès.

Petrus Ratu Doren est originaire du village de Tiwantobi dans la banlieue de Larantuka, chef-lieu du district oriental de Florès. Parti à Sabah, en Malaisie orientale, comme travailleur migrant, il y fonda, sous le nom de “Nabi Petrus”, le culte du “Jugement dernier”, attirant parmi ses fidèles de nombreux catholiques, travailleurs migrants originaires de Florès comme lui. Il avait entre autres choses prédit la fin du monde pour le mois d’octobre 1995. Au mois de septembre 1995, avec 191 de ses fidèles, il fut arrêté par les autorités de Sabah et, le 12 octobre, condamné à quatre mois de prison pour activités illégales. Il fut ensuite expulsé de Sabah.

A son retour à Florès, bien que ses prédictions se soient révélées fausses, Ratu Doren et ses adeptes ont continué à propager leurs croyances dans des prédications publiques, des circulaires et des brochures contenant des enseignements, des prières et des exercices de piété. Selon les autorités de Florès, le nouveau culte aurait conquis 300 fidèles aussi bien dans le district oriental de Florès que dans l’île voisine de Timor.

L’évêque de Larantuka a demandé aux prêtres et aux fidèles de garder leur calme sans se laisser troubler par les enseignement de la secte. Il leur a aussi conseillé de surveiller et d’étudier le développement de ce type d’organisation faussement prophétique. Une consigne semblable a été donnée par les autorités civiles du district qui ont chargé les responsables des sous-districts et des villages de suivre avec attention la naissance et le développement de ces nouveaux cultes.

Le culte fondé par Ratu Doren n’est pas le seul à troubler la vie religieuse de la région. Deux autres sectes font l’objet de surveillance de la part des autorités locales: la secte des disciples de “Christ-Elijah”, originaire de Corée du Sud, et la secte “Nuba Nara”. Mais jusqu’ici elles n’ont que peu d’adeptes.