Eglises d'Asie

Les Timorais de l’extérieur et de l’intérieur réunis à Schlaining ne se réfèrent plus à l’autodétermination du territoire mais mettent l’accent sur les droits de l’homme

Publié le 18/03/2010




La réunion de Schlaining, en Autriche, qui réunissait trente personnalités timoraises de l’intérieur et de l’exil s’est terminée le 22 mars 1996 par la diffusion d’un communiqué commun en sept points. Contrairement aux conclusions de la réunion de juin 1995 (7), le message des participants ne comporte plus aucune référence à une hypothétique autodétermination de Timor Oriental. Mais l’accent est mis sur la défense des droits de l’homme “dont l’application est nécessaire” sur le territoire.

La conférence a aussi répété l’importance qu’elle attache à la continuation des conversations entre l’Indonésie et le Portugal sous l’égide des Nations Unies. Elle demande encore au Portugal de prendre “des mesures concrètes” pour aider au développement de Timor Oriental, en particulier en contribuant financièrement et techniquement au fonctionnement de l’université de Timor Oriental. Le communiqué demande enfin aux gouvernements d’Indonésie et du Portugal d’établir conjointement un centre culturel à Dili, capitale du territoire. En conclusion, les participants reconnaissent le rôle fondamental de l’Eglise catholique de Timor Oriental.

Mgr Carlos Filipe Ximenes Belo, administrateur apostolique de Dili, n’était pas présent à Schlaining cette fois-ci alors qu’il avait été l’un des principaux participants en juin 1995. Il y avait délégué le P. Antonio Da Costa. Répondant à des journalistes qui le questionnaient, Mgr Belo a répondu que l’approche des célébrations de la Semaine sainte le forçait à rester à Dili : “Je suis très occupé par mes activités pastorales à Dili et j’estime que mon absence à Schlaining aidera nos militants laïcs à prendre davantage de responsabilités par eux-mêmes dans le domaine politique. Il s’agit en effet de politique, et la politique est le domaine particulier des laïcs

Dans une lettre qu’il a envoyée aux participants de la conférence, Mgr Belo demande aux partisans de l’indépendance comme à ceux qui sont favorables à un arrangement avec l’Indonésie, de se pencher plus particulièrement sur le problème de l’identité culturelle, religieuse et historique du peuple de Timor Oriental, ainsi que sur le sort qui est aujourd’hui réservé à la jeunesse du territoire. Il ajoute que ses vues sont en accord avec les perceptions du Saint-Siège sur la question.

Selon d’autres sources citées par le Far Eastern Economic Review de Hongkong, le Vatican serait intervenu pour demander à Mgr Belo de ne pas faire le voyage de Schlaining. Le Vatican n’a pas confirmé cette information. On peut cependant noter que les déclarations de Mgr Belo sont en harmonie parfaite avec celles du cardinal Etchagaray à la suite de son récent voyage sur le territoire (8).