Eglises d'Asie

Philippines: l’Eglise catholique contrôle le premier rapatriement pacifique de boat-people vietnamiens

Publié le 18/03/2010




Le 26 mars 1996, 37 réfugiés vietnamiens parmi lesquels neuf enfants ont été rapatriés au Vietnam. Selon les rapports officiels philippins (12), les boat-people qui venaient du camp de réfugiés de l’île de Palawan se sont embarqués volontairement à Manille dans l’avion de Philippine Airlines à destination de Hô Chi Minh-Ville, avec la promesse officielle qu’ils pourraient demander à bénéficier d’une installation dans un autre pays d’asile. Il s’agit là du premier rapatriement entièrement contrôlé et surveillé par l’Eglise catholique des Philippines qui a été associée au règlement de la question des réfugiés après qu’elle se fut opposée de toutes ses forces à l’usage de la violence dans le rapatriement des boat-people. On ne sait pas encore sur quelles garanties repose la promesse faite aux boat-people vietnamiens de postuler pour un autre pays d’asile (13).

Le 15 février dernier, sur l’insistance des évêques des Philippines, le président Ramos avait pris la décision de renoncer au rapatriement forcé des 2 500 pensionnaires du camp de Puerto Princesa dans l’île de Palawan et d’accorder à ceux qui le souhaitaient le permis de séjour aux Philippines. La décision avait été annoncée par le ministre des affaires étrangères, Domingo Siazon, peu après le départ d’un Airbus A230 d’Air Vietnam, transportant 84 réfugiés vietnamiens vers leur pays. La Conférence épiscopale avait, devant le gouvernement philippin, pris l’engagement de se charger du camp de réfugiés et de trouver une solution humaine au problème des réfugiés: décision sans doute un peu rapide et dont les évêques n’avaient peut-être pas mesuré toutes les conséquences.

Quelques jours plus tard seulement, la décision annoncée par le gouvernement le 15 février fut modifiée à la suite d’une rencontre où dialoguèrent ensemble le gouvernement philippin, les représentants du Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies, et les délégués de la Conférence épiscopale des Philippines. Le gouvernemen philippin annonçait le prochain rapatriement des pensionnaires du camp de Palawan. Les évêques ne renonçaient pas pour autant à leur opposition au rapatriement forcé. Davantage, le 27 février, la soeur Rosanne Mallillin, exprimait les vues de l’Eglise des Philippines sur le sujet et résumait ainsi la position actuelle de l’épiscopat: “Le rapatriement est toujours considéré par eux comme une solution possible, mais elle n’est pas la seuleDepuis lors, les évêques se sont efforcé de trouver une solution dans le respect de ce principe et des droits fondamentaux des réfugiés. On peut donc penser que le dernier mot n’est pas encore dit: après le récent rapatriement, la question des réfugiés pourrait connaître d’autres rebondissements.