Eglises d'Asie

Mindanao : les agressions contre les journalistes se multiplient dans la région de Cotabato

Publié le 18/03/2010




Un mois après l’assassinat de l’un de leurs collègues dans une ville voisine, deux journalistes ont été grièvement blessés le 20 mars 1996 à Cotabato par un homme armé d’un pistolet. Nash Maulana, du quotidien Philippine Daily Inquirer, a été blessé aux deux jambes, tandis que Ali Macabalang qui travaille pour le Manila Bulletin et le Manila Standard a reçu une balle dans le cou. Ce dernier est en même temps responsable du service d’information du gouvernement de la région autonome musulmane de Mindanao. Les deux hommes venaient de quitter le bâtiment du gouvernement de la région autonome quand ils ont été attaqués.

Selon des journalistes de Cotabato qui désirent préserver leur anonymat, cette attaque était probablement commanditée par des hommes d’affaires de Manille, rendus furieux par les articles de Macabalang critiquant leurs pratiques illégales de coupes de bois. Pour d’autres journalistes, cet attentat serait lié à la position d’Ali Macabalang comme chef du service d’information du gouvernement autonome, poste très convoité par d’autres personnes.

Il y a un mois, le 12 février 1996, le journaliste Ferdinand Reyes avait été tué d’un coup de pistolet dans la ville voisine de Dipolog : ses articles ne plaisaient pas à certains potentats locaux. En 1995, un journaliste de radio, Florante Formento, avait été blessé dans des circonstances similaires. Enfin, depuis plusieurs semaines, des journalistes de Cotabato se plaignent de recevoir des coups de téléphone anonymes et des menaces de mort. Le directeur de la police, Joel Goltiao, a déclaré que ses hommes suivaient “une piste très sérieusemais, pour le moment, personne n’a été arrêté.

Sur les 53 journalistes assassinés aux Philippines au cours de ces dernières années, 23 l’ont été sur la seule île de Mindanao. L’armée nationale philippine et les groupes musulmans extrémistes ne sont pas les seuls à posséder des armes sur le territoire. De petits potentats locaux et des hommes d’affaires financent aussi un certain nombre de milices privées et de gardes du corps.