Eglises d'Asie

Un religieux bouddhiste en prison est soumis à des interrogatoires éprouvants

Publié le 18/03/2010




Une série de nouvelles parvenues en France par l’intermédiaire du Bureau international d’information bouddhiste (11) mettent l’accent sur le traitement particulièrement brutal réservé au vénérable Thich Hai Tang. Ce religieux bouddhiste avait été arrêté avec trois de ses confrères à Huê après la manifestation qui avait entraîné 40 000 fidèles dans les rues de la ville, le 24 mai 1993 (12). Condamnés à quatre ans de prison, lui et les trois autres religieux avaient été ensuite internés dans le camp de Ba Sao au Nord-Vietnam. Au mois d’août 1995, le vénérable Thich Hai Tang avait été transféré dans le camp P.14 près de Hanoi où il se trouve actuellement.

Selon un sympathisant bouddhiste, fonctionnaire au ministère de l’Intérieur, depuis son arrivée dans le nouveau camp, le religieux est isolé dans un cachot hermétique et souffre de maux d’estomac très graves. De plus, au moyen d’interrogatoires très éprouvants, la police tente de terroriser le religieux afin de lui faire retirer son soutien au bouddhisme unifié et obtenir de lui des aveux publics sur des points précis. On voudrait en effet qu’il reconnaisse avoir lui-même rédigé le testament du patriarche Thich Don Hâu, divulgué après la mort de celui-ci en 1992 et désignant le vénérable Thich Huyên Quang comme son successeur (13). On exige aussi de lui qu’il affirme être le véritable auteur des diverses lettres ouvertes signées par le vénérable Thich Huyên Quang et accusant le gouvernement de persécuter le bouddhisme unifié (14). Selon le témoignage du sympathisant bouddhiste, le religieux refuse absolument de se soumettre aux exigences de la police, s’appuyant sur un des 250 commandements que doivent observer les religieux bouddhistes, qui leur interdit de mentir.

Par ailleurs, le père du religieux a envoyé une lettre ouverte aux dirigeants du Parti et de l’Etat. Celle-ci témoigne de son émotion après la visite de trente minutes qu’il a pu rendre à son fils au camp P.14. Il certifie avoir entendu les plaintes poussées par son fils à l’intérieur du cachot où il avait été reconduit après la visite. La lettre demande aux autorités de retirer le religieux de son cachot, de lui permettre de se soigner et d’avertir la famille ou les amis en cas d’opération.

Des mêmes sources, on apprend aussi que le vénérable Thich Huyên Quang interné dans la commune de Xa Nghia, province de Quang Ngai, depuis le 29 décembre 1994, a demandé à être ramené à la pagode de Hôi Phuoc, lieu où pendant 12 ans il avait déjà été placé en résidence surveillée. Ses forces ne cessent de s’affaiblir, en partie à cause d’émanations provenant de produits chimiques stockés près du lieu où il réside.