Eglises d'Asie

Embarras du gouvernement de Hongkong au sujet de 7 000 boat-people d’origine chinoise

Publié le 18/03/2010




Voilà déjà longtemps que le gouvernement vietnamien se refuse à accepter, au titre de rapatriés, plusieurs milliers de réfugiés d’ethnie chinoise résidant au Vietnam avant 1980, aujourd’hui dans les camps de réfugiés du territoire et appelés Vietnamiens par les autorités de Hongkong. Au mois de mars, le “Conseil privé de la reine”, l’instance juridique la plus haute du Commonwealth britannique auquel le cas de 254 d’entre eux avait été soumis a rendu un jugement qui a beaucoup embarrassé le gouvernement. Constatant que ces personnes n’avaient commis aucun crime, qu’elles étaient volontaires pour le rapatriement au Vietnam, rapatriement refusé seulement par les autorités de ce pays, le tribunal a rendu un jugement contraignant le gouvernement à les libérer des camps.

Or, on considère que 7 000 pensionnaires des camps se trouvent être dans le même cas que les 254 nouvellement libérés. Aussi bien, en toute hâte, le gouvernement a préparé un projet de loi destiné à prolonger leur détention. Il s’agit d’un amendement au paragraphe 13D de l’ordonnance d’immigration, qui permettrait de passer outre au jugement du Conseil privé. Les autorités, par la voix du Secrétaire à la sécurité Peter Lai, l’ont présenté au Conseil législatif, le 24 avril 1996 et voudraient bien le voir adopté par lui très rapidement (32).

L’amendement est destiné à permettre au gouvernement de garder en détention les “boat people” d’origine chinoise le temps nécessaire aux négociations avec le Vietnam sur ce sujet. Cependant certains membres du Conseil législatif rechignent à céder à la pression exercée sur eux par le gouvernement, tandis qu’un certain nombre d’organisation des droits de l’homme émettent de vives critiques contre une politique cynique consistant à interner indéfiniment des innocents.