Eglises d'Asie

Bombay : le cardinal Pimenta demande aux organisations de l’Eglise de ne pas se répandre dans les médias de leur propre autorité

Publié le 18/03/2010




Les autorités ecclésiastiques de l’archidiocèse de Bombay ont publié, en mars 1996, une directive concernant les interviews à la presse et les commentaires sur des questions controversées, fournis par les prêtres, religieux et organisations d’Eglise. Le cardinal Pimenta demande que l’on refuse les interviews au téléphone et que chacun passe par le centre de communications de l’archidiocèse quand les médias lui demandent des commentaires sur des questions controversées.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Un certain nombre de journalistes ont vigoureusement critiqué l’Eglise pour son mépris supposé de la liberté de la presse et Bernie Tellis, qui écrit fréquemment des articles dans la presse profane, estime que l’initiative des autorités diocésaines est “terriblement non chrétienne, anticonstitutionnelle et imprudenteDe son côté, Benet Castelino, de l’organisation FACE (Forum contre l’exploitation des chrétiens), juge la directive “extrêmement mal conçueIl est vrai que FACE est probablement l’une des organisations les plus visées du fait de sa grande visibilité médiatique dans sa lutte contre les transactions immobilières de l’Eglise faites, dit-elle, souvent au détriment des laïcs chrétiens (6).

Le P. Myron Pereira, jésuite, directeur du bureau d’information jésuite de la province, a déclaré, le 25 avril, que les directives de l’archidiocèse assureraient une certaine “uniformité d’expression” et aideraient à distinguer l’opinion privée d’un prêtre de son opinion publique : “Chaque prêtre est une personne publique dans l’Eglise et jusqu’à présent il n’y avait pas de distinction entre son opinion privée et son opinion publiqueSi le cardinal Pimenta désire une certaine uniformité d’expression, c’est parce que, dit-il, “l’Eglise est vue de l’extérieur comme un corps unifié

Le P. Anthony Charangat, rédacteur en chef de The Examiner, hebdomadaire officiel de l’archidiocèse, estime que cette directive ne met pas en danger la liberté d’expression mais va permettre d’éviter un certain nombre de malentendus : “Les médias envoient souvent de jeunes journalistes sans expérience qui mettent l’accent sur des points mineurs pour faire du sensationnel. Sur les questions controversées, il vaut mieux éviter cela et être en mesure de donner une image plus complète et plus vraie