Eglises d'Asie

Kontum: l’ancienne école des catéchistes serait transformée en école normale

Publié le 18/03/2010




L’école des catéchistes montagnards du diocèse de Kontum, l’école Cuenot, située à côté de la cathédrale, avait été fermée en 1975, au moment du changement de régime, et placée sous le contrôle du gouvernement. Pourtant, jusqu’à ces temps derniers, les autorités municipales de Kontum avaient évité de toucher aux bâtiments. Et le diocèse n’avait pas perdu espoir de les récupérer un jour. Or, récemment, les responsables catholiques ont été informés par l’opinion publique d’une décision du gouvernement visant à bâtir à l’intérieur du domaine Cuenot, une école publique de formation d’enseignants du secondaire. Cette initiative gouvernementale a suscité beaucoup d’émoi et d’inquiétude dans les milieux catholiques. Le diocèse qui n’a pas été averti officiellement de ce projet a élevé de vigoureuses protestations dont certaines ont été envoyées auprès du Comité central. Jusqu’à présent, elles sont restées sans effet.

L’émotion causée par cette transformation de l’école des catéchistes en institution publique tient au caractère symbolique d’une école qui a été intimement liée à l’histoire de l’Eglise parmi les peuples montagnards de la région des Hauts-Plateaux. Elle avait été fondée en 1908, par le P. Janin, des Missions Etrangères de Paris, qui devint plus tard le premier évêque du vicariat apostolique de Kontum, lorsque celui-ci fut créé en 1933. Elle était destinée à former des agents directs de l’évangélisation des minorités ethniques de la région et en particulier du peuple banhar. L’école fut fondée grâce à l’obstination de ce missionnaire qui eut à lutter contre les objections de beaucoup de missionnaires ne croyant pas que l’on puisse arracher les montagnards à leur forêt. Depuis sa création au début du siècle jusqu’en 1975, date à laquelle on imposa sa fermeture, plusieurs centaines de catéchistes sont sortis de cette institution. Ils ont collaboré à l’évangélisation de leurs peuples respectifs et sont, aujourd’hui, les principaux soutiens de leurs frères chrétiens dans la région.

Par contre, dans ce même diocèse de Kontum, on signale qu’un certain nombre d’anciens aumôniers militaires interdits de ministère depuis leur sortie des camps ou des prisons ont pu, ces temps derniers, étendre le champ de leur apostolat et accomplir des fonctions officielles à l’intérieur du diocèse.