Eglises d'Asie – Indonésie
Sumatra : les obstacles à la construction d’églises dans le diocèse de Palembang
Publié le 18/03/2010
C’est ce deuxième type d’obstacle qu’ont dû affronter les catholiques de Karang Agung Tengah, village situé à 225 km de Palembang et à 630 km de Jakarta, dans le sous-district de Banyu Lincir. En avril 1995, ils pensaient pouvoir commencer la construction de leur église. Ils avaient reçu le consentement du chef du village et l’approbation de leurs voisins musulmans. Sûrs d’avoir rempli toutes les conditions préalables, ils achetèrent alors le ciment et tous les matériaux nécessaires à la construction de l’Eglise. Hélas, quelques mois plus tard, il n’y avait encore aucune trace d’un quelconque édifice; les 150 sacs de ciment s’étaient transformés en blocs de pierre; les briques, les tuiles et les poutres de bois étaient en partie volées; la végétation sauvage avait envahi le site.
Les travaux de construction avaient dû, en effet, être arrêtés après que le chef du sous-district eut décrété que le permis de construire n’était pas approprié. Les dirigeants catholiques allèrent alors trouver les autorités et négocièrent l’autorisation de continuer la construction moyennant le paiement d’une somme de 2 millions de roupies (900 dollars). La communauté catholique locale n’ayant pas les moyens de s’acquitter de cette somme, le projet de construction d’église a dû être temporairement abandonné. Tout espoir n’est pas cependant perdu car, selon le prêtre qui dessert cette communauté, le projet de construction d’église à Karang Agung Tengah est soutenu par les catholiques des villes de Palembang et de Jakarta. Un homme d’affaires de Palembang a promis de payer la somme demandée par le pouvoir local pour le permis de construire.
D’autres projets de construction se heurtent à l’opposition des musulmans de la région. Il arrive même que celle-ci ne se manifeste qu’après l’édification de l’église. C’est ce qui est arrivé pour la communauté catholique du village de Nusakarta à 200 km au sud-est de Palembang. Le permis fut accordé par le chef de village à condition qu’aucune croix ne surmonte l’édifice. Aucun incident n’eut lieu durant la construction du lieu du culte. Les protestations ne surgirent qu’après la célébration des premières offices dans la chapelle. Ce n’est qu’alors que les voisins musulmans fondamentalistes menacèrent de la détruire. Cependant les catholiques jouissent de l’approbation du chef de village qui a promis de s’opposer à tout essai de démolition de la chapelle.