Eglises d'Asie

Aucune mention de la question religieuse dans le rapport politique présenté au 8ème Congrès

Publié le 18/03/2010




Apparemment, la religion a été oubliée dans le projet de rapport politique, connu du public vietnamien depuis le 8 avril dernier, projet qui est soumis à l’examen des membres du 8ème congrès du Parti communiste qui se déroule en cette première semaine de juin 1996. Une lecture soigneuse de ce texte ne permet, en effet, de relever aucune allusion à la religion. Aucune mention n’en est faite à aucun chapitre.

C’est la première fois qu’un rapport politique ne fera aucune référence à la liberté religieuse. Chacun des rapports précédents lui avait consacré au moins un paragraphe. Les rapports des quatrième (1976), cinquième (1981), et sixième congrès (1986) s’étaient, il est vrai, quelque peu répétés sur ce thème. Les uns et les autres affirmaient que la politique religieuse du Parti restait inchangée “Truoc sau nhu môtTous proclamaient l’égalité de tous les citoyens, la liberté d’adhérer à une religion ou de ne pas y adhérer, en même temps que la formelle interdiction de se servir de la religion à des fins pernicieuses, c’est à dire anti-communistes. Cependant le rapport rédigé à l’occasion du 7ème congrès avait marqué une très grande différence à ce sujet. Le ton avait très sensiblement changé. On y parlait du sentiment religieux comme donnée quasi-permanente de la mentalité populaire : “Les croyances et les religions constituent le besoin spirituel d’une grande partie du peuple, besoin qui subsistera encore longtempsL’accent était mis sur l’utilité sociale de la religion : “La morale religieuse contient de nombreux éléments particulièrement accordés à l’oeuvre d’édification d’une société nouvellePar ailleurs, le rapport demandait aux cadres politiques et administratifs, “d’abandonner toute marque d’étroitesse d’esprit, tout préjugé et toute marque de discrimination à l’égard de nos compatriotes croyants

Il est encore difficile, sinon impossible d’interpréter le silence du projet actuel sur la question religieuse. Le document définitif, qui sera publié à l’issue du huitième congrès, nous fera peut-être connaître s’il s’agit là de la nouvelle attitude adoptée par le Parti et l’Etat à l’égard du phénomène religieux, à savoir le silence et l’indifférence, ce qui serait un considérable progrès. Cependant cela est peu probable puisque, selon les termes mêmes du document préparatoire au congrès, le Parti aujourd’hui “doit changer sans perdre sa couleur et s’adapter sans se dissoudre