Eglises d'Asie

Des collèges privés commencent à apparaître à Hô Chi Minh-Ville

Publié le 18/03/2010




Chaque année, à la fin du mois de mai et au début du mois de juin, période où s’achève l’année scolaire, la presse vietnamienne est pleine d’informations concernant le système éducatif et les divers examens et concours que doivent présenter les élèves vietnamiens, l’examen de fin d’études primaires, l’examen de fin d’études secondaires qui accueillait cette année 670 000 candidats (pour une population de 76 000 habitants), les examens d’entrée dans les diverses universités. Mais cette époque est aussi une période de préparation à une nouvelle année scolaire durant laquelle les parents d’élèves se préoccupent des inscriptions scolaires de leurs enfants ou de leurs renouvellements. Cette année, plusieurs journaux qui présentent à leurs lecteurs les diverses possibilités d’inscription pour la nouvelle année scolaire, insistent sur l’apparition de nouveaux collèges privés accueillant les élèves comme pensionnaires ou semi-pensionnaires. L’organe des jeunesses communistes de Hô Chi Minh-Ville “Tuoi Tre” (Jeunesse) (15) en présente cinq pour Hô Chi Minh-Ville. Pour le seul arrondissement de Tân Binh, ils sont au nombre de trois.

Voilà quelques années qu’un certain nombre de pensionnats et de collèges-pensionnats ont fait leur apparition à Saigon, depuis que le principe des écoles “fondées par le peuple“, c’est à dire privées, a été reconnu officiellement sous certaines conditions. Ils sont de toute évidence liés au développement de l’économie de marché et destinés aux enfants des familles aisées. La presse officielle qui rapporte leur développement utilise pour en parler des expressions embarrassées. Un journal de Hô Chi Minh-Ville explique que leur multiplication récente correspond à des besoins croissants d’une partie de la population en matières d’études. Il faut comprendre qu’il s’agit des besoins des familles résidant dans des provinces lointaines mais aussi des familles appartenant à la classe de nouveaux riches en train de se former depuis l’émergence de l’économie de marché.

Une des caractéristiques de ces institutions est le caractère relativement élevé des frais d’études et de pension qui y sont demandés. Des écoles comme l’“école secondaire privée Nguyên Khuyên” de la rue Công Hoà, ou encore le “collège privé d’enseignement général pour élèves doués” demandent à leurs pensionnaires des frais d’études et de pension de l’ordre d’un million de dôngs par mois (16), ce qui reste encore une somme considérable pour les familles modestes même à Hô Chi Minh-Ville. Dans d’autres écoles, la contribution financière demandée aux parents est moins élevée comme par exemple au collège privé de Thanh Binh où la somme demandée est de 600 000 dôngs par mois en sixième, et de 900 000 en terminale.

Toutes ces écoles qui recrutent leurs élèves par concours d’entrée se prévalent d’offrir des conditions d’études tout à fait particulières, aussi bien pour le niveau de l’enseignement qui y est dispensé que de la discipline exigée des élèves. De ce point de vue, le “collège privé d’enseignement général pour élèves doués” se place très certainement en tête avec 100 % de résultats positifs pour l’examen de fin d’études secondaires et 90% pour l’examen d’entrée en université. En dehors du haut niveau des études, d’autres avantages sont accordés aux élèves, comme par exemple des cars de ramassage scolaire qui vont chercher les élèves du collège dans divers quartiers de Hô Chi Minh-Ville. On comprend que le concours d’entrée dans cette école très recherchée soit particulièrement difficile. Les autres collèges privés, primaires ou secondaires, se distinguent également des écoles ordinaires par un bon niveau d’études. De plus, ils proposent à leurs élèves des enseignements supplémentaires. Le Collège de Thai Binh qui vient d’être construit et qui ouvrira ses portes à l’occasion de la nouvelle année scolaire, donnera à ses élèves, tous demi-pensionnaires, des cours de musique, d’informatique, de langues étrangères. Un petit collège primaire, nommé collège du progrès, qui s’ouvre lui aussi cette année, enseignera le chinois et l’anglais, à ses élèves tous pensionnaires ou demi-pensionnaires.

Il est à regretter que l’Eglise catholique vietnamienne qui, dans le passé, a acquis une très grande expérience dans le domaine de l’enseignement privé, ne soit pas admise à ouvrir ce type d’établissement privé. Pour le moment, les directives de l’enseignement secondaire spécifient l’impossibilité de créer des écoles primaires et secondaires privées pour les organisations religieuses.