Eglises d'Asie

La plupart des dirigeants chrétiens sont satisfaits de l’arrivée au pouvoir du Front uni

Publié le 18/03/2010




La plupart des dirigeants chrétiens du pays expriment une grande confiance à Haradanahalli Dodde Gowda Deve Gowda, devenu le onzième premier ministre de l’Inde depuis l’indépendance, après l’échec du parti hindouiste BJP (Bharatiya Janata Party) à obtenir le soutien d’une majorité de députés (8). Le 12 juin 1996, il a été confirmé à son poste par un nombre de voix substantiel au cours d’un vote de confiance du parlement de New Delhi. Dans son discours au parlement, il a énoncé les trois priorités qui seront celles de son gouvernement : de l’eau potable pour tous, un abri pour chacun et la fin de la corruption. Issu d’une famille de haute caste, mais pauvre, Deve Gowda est soutenu par un certain nombre de partis proches des préoccupations des basses castes et des dalits.

Beaucoup de personnalités chrétiennes estiment aussi que Deve Gowda est particulièrement sensible aux revendications des pauvres et des basses castes dans le système social indien fondé sur la caste. “L’Eglise se réjouit qu’un gouvernement acquis à la justice sociale ait remplacé celui du BJPdéclare par exemple Pritam Santram, évêque de l’Eglise protestante de l’Inde du Nord. Le P. Jose Kunnunka, jésuite, directeur de l’Institut social indien de New Delhi, affirme que l’Eglise place “beaucoup d’espoir” dans le nouveau gouvernement, et voudrait qu’il devienne “une voix meilleure au sein du peupleSelon lui, “Gowda est l’un des rares hommes politiques de la base qui ait pris des engagements en faveur des secteurs défavorisés de la populationIl voudrait maintenant qu’il lance des programmes à cet effet et “qu’il nettoie les départements du gouvernement de la corruption qui y règne en maître

De son côté, Jose Chiramel, secrétaire général de l’Union catholique panindienne qui regroupe les organisations de laïcs à travers toute l’Inde, affirme que son organisation compte beaucoup d’amis dans les milieux proches du nouveau gouvernement. Sidney Ribeiro, du YMCA (Young Men’s Christian Associationse réjouit quant à lui de l’accession sur la scène politique des partis régionaux : “L’Inde est un pays vaste et divers et les aspirations de tous doivent être respectéesa-t-il dit.

Certains s’inquiètent cependant de la durée de vie qui attend le gouvernement et qui pourrait être courte. “Les gouvernements de coalition posent des problèmes mais nous espérons que chacun des partenaires saura faire passer l’intérêt général et le bien du pays avant les intérêts particuliersdit, par exemple, le P. George Pereira, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale indienne.

Beaucoup de chrétiens attendent que le nouveau gouvernement respecte ses engagements en faisant bénéficier les dalits chrétiens des mêmes avantages que les dalits des autres religions dans les domaines de l’éducation et de l’emploi dans l’administration. Le P. Lourduswamy, secrétaire de la commission épiscopale pour les dalits, estime que la plupart des chrétiens soutiendront le nouveau gouvernement s’il accède à ces revendications.