Eglises d'Asie

Les camps de réfugiés du Sud-est asiatique se vident peu à peu: dans la violence à Hongkong, rapidement en Malaisie, pacifiquement aux Philippines

Publié le 18/03/2010




Une nouvelle émeute suivie d’une évasion en masse a éclaté à nouveau à Hongkong dans le camp de réfugiés de High Island, le 11 juin 1996. Environ 200 réfugiés masqués ont tenté de démolir la clôture de la section nord du camp grâce à un poteau. Plus de 500 policiers ont alors envahi le camp dans lequel ils ont lancé plusieurs containers de gaz. Après une recherche systématique, ils ont finalement retrouvé les boat-people qui ont été emmenés à la prison Victoria. Cette nouvelle protestation des pensionnaires des camps de Hongkong survient un mois seulement après l’évasion des 119 pensionnaires hors du camp de Whitehead, évasion qui avait suivi des émeutes violentes où plus de trois mille réfugiés s’étaient impliqués et avaient retenu 15 gardiens de prison en otages pendant quatre heures (18).

La tension qui règne actuellement dans les camps de Hongkong ne cesse d’être attisée par les divers transferts de réfugiés qui précèdent les rapatriements forcés. C’est ainsi que le 4 juin dernier 116 pensionnaires du camp de Hight Island ont été amenés à la prison Victoria pour y attendre le rapatriement forcé. Selon le plan prévu, 530 pensionnaires du camp devaient faire partie du transfert. Mais quelque jours auparavant 414 d’entre eux avaient décidé de s’inscrire pour le rapatriement volontaire. Quelques jours plus tard, le 10 juin un groupe de 199 réfugiés quittaient la prison Victoria et étaient expulsés par avion à destination de Hanoi. C’est le lendemain lors d’une nouvelle tentative de transfert que la nouvelle émeute a eu lieu.

La population actuelle d’émigrés dans les camps de Hongkong approche aujourd’hui de 16 000. Selon les autorités de Hongkong, ce chiffre ne justifie plus l’existence de trois camps. Le camp de Tai A Chau sera fermé. Les sud-vietnamiens seront concentrés dans le camp de Whitehead, tandis que les Nord-Vietnamiens seront rassemblés dans celui de High Island.

Dans les autres pays du Sud-est asiatique, les divers responsables ne pourront vraisemblablement pas vider les camps avant l’échéance du 30 juin, date à laquelle le Haut Commissariat aux réfugiés va cesser le financement des demandeurs d’asile vietnamiens. Au camp de Galang en Indonésie, après le rapatriement de 120 réfugiés vers Hô Chi Minh-Ville, le 6 juin dernier, il restait encore 4 000 pensionnaires dans le camp. C’est en Malaisie que les départs hors du camp sont les plus nombreux. Les rapatriements forcés se sont effectués en bateau. Le premier a eu lieu au mois d’avril. Deux autres ont suivi au mois de mai. En tout, plus de 700 pensionnaires ont été transportés à Vung Tau par voie maritime. Les départs des volontaires ont lieu d’une manière assez régulière en avion. Il reste aujourd’hui moins de 1 000 boat-people au camp de Sungei Besi.

Les Philippines ont choisi définitivement de régler la question des réfugiés dans la non-violence et le volontariat (17). 415 pensionnaires qui ont choisi de revenir dans leur pays devaient être transportés en avion à Hô Chi Minh-Ville dans la semaine du 10 au 16 juin 1996. Il restera près de 1 600 réfugiés vietnamiens sur le territoire des Philippines.