Eglises d'Asie

Les dirigeants des grandes religions s’opposent à un projet de loi sur les émissions de radio et de télévision

Publié le 18/03/2010




Au cours d’une réunion publique à Jakarta, le 21 mai 1996, les représentants de toutes les grandes religions d’Indonésie, à savoir l’islam, le christianisme, l’hindouisme et le bouddhisme, ont exprimé leur opposition à un projet de loi sur les émissions de radio-télévision, en particulier à un de ses articles qui restreint le droit de produire des émissions pour les sociétés privées. Selon les intervenants, la future loi est en contradiction avec le droit de la population à l’expression publique et à la liberté religieuses.

D’une façon générale, les orateurs ont reproché au projet qui est en discussion à la chambre des représentants d’être trop restrictif à l’égard des sociétés de production privées, y compris de celles qui sont dirigées par des organismes religieux. Le P. François Xavier Sumantara, franciscain et représentant de la Conférence épiscopale, a jugé pour sa part que les dispositions du projet de loi apportaient davantage de contrôle et de limitations que de protection et de garantie aux droits et à la liberté d’expression.

Cependant le mécontentement des dirigeants religieux s’est surtout focalisé sur l’article 9 du projet. Celui-ci interdit aux sociétés privées de radio-télévision de se mettre au service des intérêts de groupes politiques et idéologiques, ou encore de religions. Les divers orateurs ont fait valoir qu’une telle interdiction viole les articles 27 et 28 de la Constitution indonésienne garantissant la liberté d’expression et la liberté religieuse. Certains dirigeants ont ajouté qu’une telle disposition plaçait les diverses organisations religieuses hors du système national de la radio-télévision et témoignait que le gouvernement ne reconnaissait pas les religions comme parties intégrantes de l’ensemble national.

De sévères critiques ont également été adressées à d’autres dispositions précises du projet de loi. Certains représentants du Conseil indonésien des chercheurs religieux musulmans ont mis en cause la disposition exigeant que tout film étranger soit doublé en indonésien. Selon eux, seul le réseau national de télévision sera capable de remplir une telle exigence et par conséquent d’importer des films étrangers. D’autres interventions ont critiqué certaines dispositions de la loi qui permettraient au gouvernement de passer outre la volonté du parlement même après le vote de ce dernier.