Eglises d'Asie

Des organismes d’Eglise tentent de protéger les droits des travailleurs étrangers

Publié le 18/03/2010




Selon le ministère de la Justice, 86 719 des 277 280 travailleurs étrangers en Corée sont aujourd’hui en situation irrégulière. Cela constitue un problème considérable pour la société coréenne mais les solutions envisagées diffèrent en fonction des points de vue et des responsabilités supportées. Alors que le gouvernement songe à expulser les résidents illégaux et à contrôler l’immigration clandestine, un certain nombre d’organismes catholiques luttent pour défendre les droits de ces travailleurs venus d’ailleurs.

C’est le 21 mai 1996 que le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère du Travail, a annoncé ses intentions à ce sujet. Il est décidé à entamer une campagne destinée à réduire le nombre de travailleurs étrangers en situation irrégulière. Il envisage de prendre tout un train de mesures visant à contrôler l’immigration illégale et à prévenir d’éventuels problèmes de société. Selon les statistiques présentées par le porte-parole du ministère, 54% des personnes ayant reçu une autorisation de travail en tant que stagiaires de l’industrie en 1994 ont, par la suite, quitté le poste qui leur avait été primitivement assigné pour un autre mieux rémunéré; leurs coordonnées sont actuellement inconnues des autorités administratives. Le gouvernement a fait savoir que les stagiaires titulaires d’un contrat de deux ans expirant en 1996 seront mis dans l’obligation de quitter le pays en 1996. Il est aussi question de rendre obligatoire, pour les stagiaires arrivant dans le pays, le dépôt d’une caution correspondant à la moitié de leurs revenus. De plus, les patrons employant des travailleurs étrangers en situation irrégulière encourront une peine d’un an de prison et une amende correspondant à plus de 6 000 dollars.

Alors que le gouvernement durcit ainsi ses positions, les organisations d’Eglise intensifient leurs efforts en vue de protéger les droits des travailleurs étrangers en Corée et de rendre leur statut moins précaire. Le 26 mai, cinq jours après les déclarations du ministère du Travail, une centaine de travailleurs étrangers et de membres d’organismes qui se consacrent à défendre leurs droits ont organisé une manifestation à la cathédrale de Séoul pour demander l’abolition du système des stagiaires industriels qui livre les travailleurs à l’arbitraire de leurs patrons. Auparavant, la commission pastorale du travail du diocèse de Séoul, la commission Justice et paix ainsi que la Conférence des supérieurs majeurs avaient lancé une campagne de signatures exigeant la promulgation d’une loi destinée à protéger les droits des travailleurs étrangers. Le directeur de cette commission a appelé tous les catholiques coréens à se joindre à cette campagne et il leur a rappelé les déplorables conditions de travail auxquelles sont soumis les travailleurs étrangers. Selon lui, à plusieurs reprises, le gouvernement a promis de faire passer une loi en leur faveur, mais jusqu’ici la promesse n’a pas été tenue (2).

De son côté, la conférence des supérieurs majeurs a fait ses propres propositions à ce sujet. Elle a demandé, entre autres choses, que soient établis des centres de conseil pour travailleurs étrangers, et que l’on sensibilise le public à ce problème par le moyen d’expositions.