Eglises d'Asie – Vietnam
Education : la rentrée scolaire 1996-1997 aussi difficile que les années précédentes
Publié le 18/03/2010
Il faut dire que déjà l’an dernier, beaucoup de signes et en particulier une série d’agressions survenues dans les écoles avaient fait apparaître clairement la détérioration survenue dans les relations traditionnellement harmonieuses entre maîtres et élèves. Une institutrice du district de Thu Duc avait été gravement blessée par un élève, une blessure qui sans doute aura pour elle des conséquences graves. Un enseignant qui surveillait un examen à Da Nang a été agressé à coups de pierres et lui aussi gravement blessé. Dans le quatrième arrondissement, le père d’un élève mécontent d’une institutrice, l’a frappée en lui disant qu’il payait assez cher ses services et avait le droit de la punir. D’autres incidents du même type ont eu lieu un peu partout y compris au Nord et au centre-Vietnam.
Cependant c’est la pénurie des moyens et la difficulté de trouver un établissement convenable où inscrire les enfants qui alimentent surtout l’inquiétude de la population de Hô Chi Minh-ville. Pour l’année scolaire 1996-1997, les écoles de la ville devront accueillir 1 027 500 élève, une population scolaire qui, en un an, a progressé de près de 100 000 unités. Il aurait fallu construire 1 400 classes nouvelles pour satisfaire à cette augmentation des effectifs. La surface des bâtiments réellement construits n’a malheureusement rien à voir avec ces exigences. Aussi bien la crainte est grande chez les parents de ne pas trouver de place pour leurs enfants s’inscrivant en début de primaire ou de secondaire. Le 15 juillet 1996 était le jour prévu par l’école primaire de Banh Van Trân pour la distribution de formulaire d’inscription. Dès trois heures du matin, une centaine de parents d’élèves se massaient déjà devant la porte. A 7 heures 15, heure prévue pour la distribution, c’est toute une foule qui dans une bousculade indescriptible se précipitait vers le bureau pour demander un formulaire (18). Le même spectacle a pu être observé à la porte de bien d’autres établissements.
La continuelle augmentation des frais occasionnés par la scolarisation de leurs enfants constitue un autre objet du mécontentement des familles. De plus en plus, le monde de l’éducation s’aligne sur celui des affaires et se soumet aux lois de l’économie de marché. En principe, aucun frais de scolarité ne devrait être exigé dans l’enseignement primaire public. Mais, en fait, aucun parent ne peut se dispenser d’apporter une contribution financière à l’école. Elle ne porte plus l’ancien nom mais s’appelle désormais soutien financier à l’école ou encore contribution à la caisse de soutien de l’éducation. Cette participation financière augmente en fonction des heures d’enseignement ajoutées au programme normal, ou en fonction des travaux destinés à améliorer les bâtiments de l’école. Il est vrai que toutes ces demandes de cotisations ne sont pas directement présentées par l’école. Chacune d’entre elle est approuvée par l’association des parents d’élèves et l’école se contente de recevoir ces diverses sommes d’argent.
Pour l’enseignement secondaire public ou semi-public, les frais de scolarité sont en principe fixés au début de l’année par le service de l’Education nationale. Mais, ces directives officielles ne sont appliquées par aucune école et chacune d’entre elles ajoute, aux frais de scolarité de base, toute une série de cotisations et de remboursements que les parents d’élèves sont obligés de verser: la contribution de début d’année, les dépenses pour l’achat de l’insigne de l’école, le matériel scolaire, les vêtements de sport, etc, autant de frais qu’il faut payer en une fois au début de l’année. Cela sans parler des écoles les plus renommées pour la qualité de l’enseignement, concentrées surtout dans le premier et troisième arrondissement où les parents d’élèves se doivent d’offrir des contributions “volontaires”, qui, au début de l’année, dépasse plusieurs millions de dôngs. Les frais sont naturellement beaucoup plus importants dans les écoles libres (fondées par le peuple qui, pour l’année scolaire à venir, seront deux fois et demie, plus nombreuses que l’année précédente. Elles sont, semble-t-il, exploitées à la manière d’entreprises commerciales et les frais de scolarité mensuels dépassent souvent 500 000 dôngs.