Eglises d'Asie

LETTRE DU MINISTERE DES AFFAIRES RELIGIEUSES Aux évêques et aux responsables religieux catholiques

Publié le 18/03/2010




Jakarta 13 septembre 1996

Au président de la Conférence épiscopale

Prenant en considération la lettre du ministre des affaires religieuses n° 6/1996 en date du 6 Août 1996 sur l’harmonie entre les religions, je tiens à attirer l’attention des évêques, des prêtres et des responsables, tant laïcs que religieux, sur les points suivants (qu’ils sont supposés prendre en considération, ndlr) :

1. Sans cesse promouvoir et consolider la cohabitation harmonieuse entre les fidèles des différentes religions, éviter toute activité susceptible de donner naissance à des problèmes d’origine ethnique, religieuse, raciale ou sociale, maintenir une stabilité nationale solide et dynamique, en vue de l’unité et l’union de tout le pays.

2. Promouvoir, chez tous les catholiques, le sens de l’esprit national en suivant les sessions organisées au niveau national ou régional sur le Pancasila (1), ou prendre l’initiative de ces sessions et en assurer le financement, en collaboration avec les instances concernées.

3. Par les sermons, les rencontres spirituelles, etc…, guider les catholiques de façon à ce que, dans la vie sociale, nationale et politique, ils s’appuient constamment sur le livre de la foi catholique, le guide d’orientation de l’Eglise catholique en Indonésie, le Pancasila, et toutes les lois en vigueur.

4. Inviter les catholiques à toujours s’en tenir fermement au Pancasila et à la constitution de 1945 ; de même à appuyer l'”Ordre Nouveau”(2) dans ses efforts pour consolider le Pancasila et la Constitution de 1945. Pour cette raison, les catholiques sont instamment invités à se battre aux côtés du gouvernement, des forces armées, et de toutes les forces de l’Ordre Nouveau pour contribuer au succès du développement national et de la sécurité de toute la nation.

5. Redoubler de vigilance face au danger latent du communisme et autres extrémismes en contradiction avec le Pancasila, que ces activités soient officielles ou clandestines, afin que les catholiques puissent échapper à l’influence de certains groupes ou individus qui compromettent la sécurité de la nation et du pays.

6. Mettre en garde les catholiques afin qu’ils ne se laissent pas piéger ou influencer par les organisations sociales ou politiques qui sont en dehors du système. En effet, l’éclatement du PDI (Parti démocratique indonésien), dont certains membres viennent de l’ancien Parti catholique, a été à l’origine des tensions de ces dernières semaines.

7. Informer les catholiques que le PRD (Parti démocratique du peuple) et les organisations qui le soutiennent sont des organisations illégales et en dehors du système.

Ceux qui ignoraient ce fait et qui sont actuellement en lien avec le PRD ou ces organisations, devront immédiatement s’en détacher.

Ceux qui apprendront l’existence, dans leur région, d’individus appartenant à ces groupes devront en informer les forces de sécurité.

8. Etant donné la diversité de la nation indonésienne, les religieux et religieuses devront faire preuve de retenue dans leurs activités humanitaires et caritatives. Ils éviteront donc tout engagement politique, ce qui est la tâche spécifique des laïcs.

9. On soumettra au Directorat général pour les catholiques ou aux instances gouvernementales concernées tout problème mettant en cause ou impliquant des catholiques.

Je souhaite que ces quelques points soient pris en considération. Avec tous nos remerciements aux évêques, aux prêtres et aux responsables catholiques pour votre attention et votre participation.

Le Directeur Général

Ignatius Imam Kuseno Mihardjo