Eglises d'Asie

A cause du vieillissement de la population, le pays se prépare à une entrée difficile dans le deuxième millénaire

Publié le 18/03/2010




Le Japon qui sort à peine de prés de 10 ans de récession, se trouve confronté à de nouvelles difficultés et à une nouvelle période de croissance lente. C’est le ministre du Commerce international et de l’Industrie qui, dans un rapport destiné à la presse, prévoit qu' »entre 2011 et 2025, avec notre population vieillissante, le taux de croissance de notre produit intérieur brut se situera seulement entre 0,8 % et 1,7 Ce rapport ne sera publié dans son entier qu’à la fin de l’année, mais le ministre entend préparer l’opinion publique: « Il est urgent de prévoir les mesures nécessaires pour affronter le recul qui s’annonce et qui est lié à notre société vieillissante » (12).

Le ministre prévoit une croissance de 3,1 % d’ici l’an 2000, puis une baisse qui se situera entre 1,9 % et 2,4 % de 2001 à 2010, baisse qui se conjuguera, pour le budget de l’Etat, avec un alourdissement significatif des charges sociales, et donc influencera l’économie du pays. Le directeur général du ministère de la Santé et de l’Institut d’aide sociale, M. Okazaki, et plusieurs officiels et spécialistes de l’économie annoncent que cette baisse de l’économie est inévitable à moins d’une sévère réforme du système d’aide sociale et des soins de santé, dans le sens d’une plus grande efficacité et d’une dérégulation du marché du travail pour une plus grande flexibilité.

Puisqu’il sera de plus en plus difficile de maintenir l’équilibre entre une population active et une population âgée socialement dépendante, l’une devant supporter l’autre, les uns et les autres suggèrent d’allonger l’âge de la retraite jusqu’à 65 ans et au delà. Ce qui augmenterait le nombre des actifs et serait la meilleure parade possible au déclin d’une population vieillissante.

D’après les chiffres du ministère de la Santé, les plus de 65 ans représentent 15,1 % de la population dont plus de la moitié sont des femmes. Fin septembre, le Japon possédait 7 373 centenaires, 995 de plus que l’an dernier à la même période. Les projections du même ministère indiquent qu’en l’an 2000, les plus de 65 ans représenteront 20 % de la population. En 2010, ils représenteront 25 %. Le Japon aura alors la population la plus âgée du monde. Son budget des affaires sociales dépassera tous ceux des pays d’Europe.

Certes, le Japon a su surmonter les problèmes posés par l’augmentation foudroyante des naissances dans les dix premières années de l’après-guerre, grâce surtout à une politique de limitation des naissances. Politique contre laquelle, d’ailleurs, les sociologues et les statisticiens mettaient en garde, montrant que la pyramide des âges allant s’amenuisant, le Japon pourrait bien devenir un géant aux pieds d’argile. Sous peu, le Japon dépassera la Suède qui possède la population la plus âgée (17,3 % ont plus de 65 ans) devant l’Italie (16 %) et la Grande-Bretagne (15,5 %). Les japonais âgés de plus de 65 ans sont passés de 7 à 14 % en 26 ans. En France, il aura fallu 115 ans pour atteindre cette proportion. Cette impression d’une subite accélération du vieillissement de la population japonaise est dû au vieillissement des générations très nombreuses de l’immédiat après-guerre.

Le premier ministre, Ryutaro Hashimoto, conscient qu’une prolongation de la vie active ne résoudrait pas les problèmes, ne serait ce qu’en raison des défaillances de santé, a soumis un projet au parlement en vue d’établir un nouveau système d’assurance santé et de soins à domicile qui devrait débuter avec l’année fiscale 1999. Toujours est-il que de récents sondages montrent que 70 % des personnes âgées valides souhaitent garder une activité, ne serait ce que pour être en contact avec la société active.