Eglises d'Asie – Japon
L’EGLISE ANGLICANE AU JAPON Perspectives d’évangélisation
Publié le 18/03/2010
Plusieurs organismes assument la continuité de cette communion. Il faut mentionner la conférence de Lambeth qui se tient tous les dix ans et où sont invités tous les évêques. Existe aussi une Convention qui réunit tous les présidents des conférences épiscopales de chaque pays. Il y a encore le Comité central de l’Eglise anglicane (ACC) qui rassemble clergé et laïcs, à l’exception des évêques. C’est lui qui traite des problèmes concrets que posent l’évangélisation, problèmes traités par des commissions différentes, qu’il s’agisse de justice, de paix ou de liturgie.
Cependant les décisions prises par ces organismes n’ont pas force de loi partout. Dans l’Eglise anglicane du Japon, c’est le Conseil général qui se réunit tous les deux ans qui est l’organe de décision. Il est composé de délégués choisis parmi les évêques, les prêtres, les diacres et les laïcs. Ensuite, au niveau diocèsain, chaque paroisse envoie des délégués du clergé et des laïcs à la rencontre annuelle du diocèse où s’expriment les idées et se prennent les décisions dans la ligne de la discipline de l’Eglise.
Il n’est pas facile de donner un aperçu historique et structurel de l’Eglise et de montrer comment telle orientation est libératrice et telle autre restrictive. Prenons la liturgie par exemple. La première, l’Eglise anglicane a placé la langue vernaculaire au centre de sa liturgie pour que les laïcs puissent participer. Les laïcs participent à toutes les plus hautes instance de décisions. Je pense que notre Eglise a toujours été reconnue pour la qualité de ses assemblées qui sont à la fois ouvertes et libératrices.
Mais l’Eglise anglicane est aussi, dès l’origine, l’Eglise d’Angleterre. Ce qui n’est pas sans conséquence aujourd’hui pour les anglicans du Japon, pour une église qui se veut présente en Asie et veut faire son chemin dans la société moderne japonaise. Peut-elle être l’Eglise de tous ? Le code, les différents organismes, la liturgie tout est en place, mais la mission de l’Eglise est-elle visible ?
Renouvellement dans l’Eglise : les conciles des années 60
En 1963 s’est tenu à Toronto le Congrés mondial des Eglises anglicanes où fut décidé de mettre davantage en relief le principe de “mutuelle responsabilité et d’interdépendance“. L’objectif était de construire une Eglise qui sache dépasser les anciens rapports de l’époque coloniale, c’est à dire l’idée qu’il y a des gouvernants et des gouvernés : le sentiment que si l’Occident donne, l’Asie et l’Afrique reçoivent, qu’il s’agisse de doctrine ou de finance. Le but était de renouveler l’Eglise et d’en faire une “koinoniaune communauté fondée sur un partage réciproque.
Ce fut aussi le temps du deuxième Concile du Vatican 1962-1965. Dans la foulée de la vague oecuménique, se tint en 1961 le Congrés mondial des Eglises à New Delhi puis celui d’Upsala en I968. A ce dernier Congrès, les opinions furent plus radicales et la représentation moins internationale. Les délégués de l’Asie et de l’Afrique étaient de loin les plus nombreux et les plus rapides pour exprimer leurs opinions.
Le message issu du Congrés d’Upsala fut : “Une Eglise pour les autres, une Eglise pour le monde
A la conférence de Lambeth, les délégués se sentaient gravement concernés par la situation mondiale : la guerre du Vietnam, la pauvreté grandissante, l’oppression militaire et politique, et l’isolement progressif de l’individu. Ils soulignèrent aussi que c’était l’époque où toute autorité était remise en question mais que, malgré tout, le renouveau de l’Eglise restait l’objectif.
Les évêques catholiques assemblés à Medelin débattaient des affaires de l’Amérique latine, alors que dans le même temps, ceux de l’Afrique du Sud étaient eux aussi en conférence. Les uns et les autres déclarèrent que l’Eglise devait être l’Eglise des pauvres pour que Dieu soit chez lui. Si nous pouvions employer le mot de “paradigmeje crois qu’il serait tout à fait juste de dire que ces années furent celles d’un changement total dans le paradigme de l’évangélisation. Pour les Eglises d’Occident, ce fut l’époque d’un changement fiévreux. Pour l’Eglise catholique au Japon, le plus grand impact de Vatican II fut d’abord liturgique avec l’adoption de la langue vernaculaire, sans oublier cependant d’autres domaines.
Qu’en a-t-il été de l’Eglise anglicane japonaise ? Etant encore seulement un collégien à cette époque, je n’étais pas en mesure de participer à quoi que ce soit. Mais me souvenant de ce qu’on voyait ou disait, je ne peux pas croire qu’il s’agissait d’un tel changement de paradigme. Notre séminaire de théologie de Tôkyô cherchait à tâtons à sortir de la traditionnelle formation des étudiants, à savoir, échapper à cette idée fixe du clerc représentant de l’autorité et dépositaire du savoir, pour déboucher sur le partage des compétences de tous. On essayait de former les étudiants pour qu’ils expérimentent directement ce qui mettait en danger la dignité de l’homme et qu’ils découvrent la présence et l’action divine dans la société. Dans cette perspective, le travail sur le terrain prenait de l’importance.
Pourtant, parmi les étudiants qui avaient bénéficié de cette éducation, très peu se montraient critiques envers l’Eglise traditionnelle, sans doute parce qu’ils se sentaient plus concernés par les problèmes sociaux que par la liturgie et la pastorale. Etant donné la place que nous occupons en Asie, ils ont eu, depuis lors, mainte occasion de s’exprimer et de donner des conférences à l’étranger. Je crois cependant qu’il y avait un certain décalage entre ce qu’ils disaient dans ces conférences et la réalité de l’engagement de l’Eglise anglicane dans le Japon d’aujourd’hui.
Remarques discriminatoires faites à un séminariste coréen
Dans le cadre de leur formation, le séminaire donnait aux étudiants l’occasion de travailler sur le terrain. Le soin des malades faisait partie du cursus. L’incident s’est produit à Tôkyô dans un hôpital où un prêtre anglican apprenait aux étudiants comment agir avec les malades. Le prêtre s’est adressé à un séminariste étudiant, résident coréen, en lui disant : “Vous êtes aussi un Japonais. Et vous n’êtes pas les seuls à souffrir. Tous les peuples doivent accepter leurs problèmes”. Il poursuivit en citant la Bible : “En Dieu il n’y a plus ni juifs ni grecs”. Nous ne devons pas nous bloquer sur ces seuls premiers mots. Nous devons aussi examiner la suite. Si vous affirmez que cela est discriminatoire, alors vous pouvez aussi vous étonner de la véracité de cette affirmation : “Vous n’êtes pas le seul à souffrir”. Comme il est vrai que nous avons tous à porter notre croix. Ce qui est encore une citation très juste de Paul”.
Bien que nous ne puissions rien dire de ce qui s’est passé exactement à ce moment là, chacun sait qu’à l’époque, si un Japonais disait quelque chose de ce genre à un résident coréen, c’était comme s’il lui disait qu’il avait une croix à porter mais qu’en comparaison de celle des autres, elle était vraiment très légère. C’était en fait vouloir dissimuler la discrimination dont étaient victimes les Coréens jadis et encore maintenant et surtout sembler vouloir ignorer la responsabilité des Japonais en la matière.
Saint Paul a écrit ces mots à une époque où dominait l’affrontement entre la Loi et l’Evangile du Christ. Paul était lui-même victime de la persécution et ce qu’il écrit est en même temps une accusation et un défi. Le défi lancé aux chrétiens d’origine juive de dépasser leurs habitudes discriminatoires en la transcendant à l’aide de l’Evangile du Christ. En tout cas, d’après ce qui s’est passé à l’hôpital, ce qui a été dit l’a été dans une complète ignorance de la réalité du moment. C’est à dire, la présence des Coréens au Japon et la discrimination exercée contre eux, les mots se transformant sur le champ en une négation de l’identité de la personne à qui on parle. Le séminariste en question dit qu’il avait éprouvé à ce moment là, le sentiment d’avoir perdu son identité. Il remarque aussi que la citation de la Bible était faite en dehors de son contexte. Il s’est alors tourné vers le Japonais, dit-il, pour lui demander : “Où vous situez-vous exactement ?” et a quitté la classe. Ce séminariste est maintenant curé. Il continue à s’efforcer à nous réveiller, nous les anglicans. Il n’épargne pas pour autant son énergie et est toujours prêt à nous conseiller. Il nous faut essayer de comprendre l’épisode de l’hôpital et ses implications. Non pas comme quelque chose de honteux, mais comme une réalité qui remet en cause la véritable nature de notre Eglise, notre foi et notre compréhension de l’Evangile. Il y a un long chemin à parcourir avant d’accepter la réalité et la traiter comme tout autre problème. J’étais présent dans cette classe comme simple observateur et je me souviens de ce que j’avais ressenti ce jour-là, ma consternation devant l’emploi d’une citation de St. Paul en dehors de son contexte et ma surprise de voir que cela arrivait juste au moment où l’Eglise anglicane s’attaquait au problème de la discrimination. Je me souviens aussi de ce qu’on nous avait dit à ce moment-là : “Vous n’êtes pas en contact avec le peupleTout cela prouve que congrès, conférences, conciles et événements des années 60 n’étaient pas encore parvenus jusqu’à nous en tant que remise en cause de notre propre Eglise.
Rencontre sur l’Evangélisation en 1995
Quoique l’épisode de l’hôpital ne soit pas la seule raison, un effort de renouvellement s’est amorcé vers la fin des années 80, quoique restreint, pour essayer de voir à quels différents niveaux se situe la discrimination dans et en dehors de l’Eglise. Un exemple est venu d’un groupe de femmes très dynamiques “L’Association des femmes qui réfléchissentfondé en 1988. C’étaient des personnes qui parlaient sans détour de leur place dans l’Eglise – de fait elles ne participaient ni en paroles ni en actes, à aucun échelon, dans les activités évangéliques ou ecclésiastiques. Leur propos était d’expliciter le problème et non d’accuser les hommes. Leur approche était moins de plaider pour un partenariat que de vouloir proposer des changements d’un côté comme de l’autre. Elles n’ont toujours pas abandonné et persévèrent. Bien sûr, l’ordination des femmes a été une question abordée au cours de la première Convention nationale de 1994. Une commission nationale et autonome a été formée, “L’association pour l’ordination des femmesA cette Convention, deux diocèses ont proposé la suppression du mot “homme” des clauses régissant les conditions d’admission des candidats à la prêtrise dans le “Code des lois de l’Eglise anglicane” au Japon. La proposition était présentée en vue des futures délibérations de la Convention qui devait avoir lieu deux ans plus tard. Dans le même temps, il était demandé à tous les diocèses d’étudier la question. Dans certains endroits, des comités étaient prêts à admettre la proposition et de travailler à promouvoir l’ordination des femmes. D’autres groupes, évêques, prêtres et laïcs, s’opposaient ouvertement à cette révision.
Un autre exemple est la révision de notre livre de prière. Ce “Livre de prière de l’Eglise anglicane du Japon” avait été révisé officiellement en 1990. Certains n’ont pas aimé son style “conversation” qui n’a plus le rythme et la saveur de l’ancien vieux style littéraire. Mais le point important à noter c’est que le nouveau style a apporté un changement dans le paradigme si critiquable dont on a parlé plus haut. Bien qu’il ne soit pas parfait, le livre révisé fait comprendre que l’Eglise est la communauté du Peuple de Dieu. Ici se situe la différence entre nos relation laïcs et clergé et le regard que nous portons sur le monde. Ce n’est plus le temps où l’Eglise priait pour l’Eglise, mais celui de l’Eglise qui prie pour le monde. Ici se trouve renouvelée la conception de la prière chrétienne et du sacerdoce des chrétiens.
La prière pour l’empereur qu’on trouvait dans ce livre de prières depuis Meiji et encore réimprimée après la guerre en 1959 a été abandonnée par une décision de la Convention nationale de 1988. Dans le catéchisme, nous apprenions “le respect dû à l’Empereur et à ceux qui le représentaient et l’obéissance à son égardOn pouvait encore le lire dans le catéchisme de 1958. Bien plus, on y trouvait officiellement -mais non pas dans le “Livre de Prières” – la définition de la fête qui commémore le commencement de l’histoire du Japon, (kigensetsu) (1). “Un rappel pour que nous nous souvenions de la puissance et de l’autorité de nos impériaux ancêtres et que nous prions pour une longue vie à l’Empereur et pour la prospérité de la nationLa plupart des gens disent que ce n’est pas la faute de l’auteur. Personnellement je suis contre une critique unilatérale. Bien sûr, il y a ceux qui disent : “Quel mal y a-t-il à prier pour l’Empereur ? L’Eglise prie pour tousOui mais nous voilà revenu à l’épisode de l’hôpital et d’une interprétation abstraite de la Bible. Pendant que l’Eglise anglicane priait ainsi, les chrétiens anglicans en Corée luttaient contre la contrainte des visites obligatoires aux temples shintoïstes et versaient leur sang en témoignage. Ainsi revient la même question : “Où vous situez-vous exactement ? Pour qui priez-vous ?” Pourtant, plutôt que de critiquer l’Eglise d’avant la guerre, il me semble que nous devrions nous lamenter sur notre propre manque de courage dans nos rencontres, à nous interroger en conscience sur l’histoire et accepter notre propre responsabilité.
Il y a des voix qui s’élèvent parmi nous pour dire que si nous laissons passer ces cinquante ans d’après-guerre sans rien faire, il n’y aura pas d’avenir pour notre Eglise. Durant la Convention de 1992, des délégués d’une autre province ont suggéré d’organiser au Japon un Conseil de “Justice et paix”. La proposition a été rejetée mais il a été décidé de mettre sur pied “une Convention pour l’évangélisation” à la prochaine Assemblée générale. Le but déclaré de cette Convention est le suivant : “Ce que nous pouvons faire pour que l’Eglise du Christ vive et travaille dans le monde, dans la société, parmi les hommes, aujourd’hui… Cinquante ans après la fin de la guerre, nous regardons le chemin parcouru. Nous réfléchissons sur les structures de notre Eglise et son approche de l’évangélisation. Nous déterminons une ligne de conduite et bâtissons un programme adéquat d’évangélisationLe titre de cette proposition est celui-ci : “Programme d’évangélisation de l’Eglise Anglicane au Japon ; un sens des responsabilités à l’égard de notre propre histoire – Perspectives pour le XXIe siècle”. Cette Convention a eu lieu le 28-31 août 1995 à Kiyosato.
La Convention de Kiyosato
Les opinions émises lors de cette Convention furent nombreuses et variées. Les uns demandaient : “Qu’est-ce que la “catéchése” ? Qu’est-ce que l’évangélisation ?” D’autres, ayant entendu dire qu’il y aurait des confessions quant aux responsabilités pendant la guerre, regardaient tout ça avec espoir et appréhension. D’autres encore voyaient la Convention simplement s’engager à trouver des solutions aux problèmes sociaux et espéraient bien ainsi augmenter le nombre des chrétiens. Je suppose que c’était pour chacun une question en rapport avec sa compréhension de l’Evangile et de sa lecture du “Petit traité sur l’Eglise
Les délégués qui arrivèrent à Kiyosato le 28 août venaient de chacun des diocèses du pays, quelques uns à titre privé. Si l’on compte les invités japonais et étrangers, l’assistance était de 182 personnes. La Convention commença par une liturgie et deux conférences. Dix sous-comités examinèrent les activités de l’Eglise sous différents angles et firent des propositions. Il y eut des cercles d’études de Bible, des témoignages et une prière matin et soir . La première conférence fut donnée par le Père Tsukuda, prêtre anglican et président de l’université Rikkyô qui retraça l’histoire de l’Eglise anglicane, avant, pendant et après la guerre, soulignant combien l’Eglise, “oublieuse de sa mission avait tenté d’entrer dans les bonnes grâces du gouvernementIl critiqua le passé et proposa une méthode pour une approche moderne de l’évangélisation. L’autre conférence fut donnée par le Père Poby, de l’Eglise anglicane du Ghana et membre de la commission théologique du Conseil mondial des Eglises. Il insista pour montrer que l’évangélisation n’a rien d’un “instantané” mais relève plutôt d’un “processus qui exige de la patienceIl expliqua que dans ce processus trois facteurs sont inséparables : proclamer l’évangile (l’avènement du Christ), faire des disciples ; lutter pour la justice dans l’obéissance à la volonté divine.
Les sessions bibliques montrèrent clairement que “justice” était un mot biblique par excellence mais que l’on ne pouvait pas dire que l’Eglise l’ait fait sienne. En lien avec ce thème, une grande variété de propositions on été faites par tous ceux qui étaient engagés dans l’action sociale : éducation scolaire, sites nucléaires, environnement, les femmes, les jeunes, les handicapés, les problèmes d’Okinawa etc. Durant les séances de prière, de nouvelles méthodes et de nouveaux hymnes furent introduits et nous entendîmes les témoignages de nos invités venus des Eglises de Corée et des Philippines. Les dix groupes qui traitèrent de tous ces thèmes travaillèrent beaucoup ainsi que les jeunes qui s’affairèrent pour que la convention se déroule sans heurt. Tout bien considéré, ce fut un programme de quatre jours bien remplis. Peut-être aussi que notre emploi du temps fut trop chargé. En fin de compte, la Convention adopta ce que nous appelons la “Déclaration de 1995 de la Convention sur l’évangélisation” et la “Confession communautaireCette “Confession communautaire” demande pardon pour les péchés commis sous le couvert “des prières pour les temps de guerre” du Livre des Prières, pour notre complaisance durant ces 50 ans de prospérité financière obtenue par l’exploitation continue de nos voisins de l’Asie, du Pacifique et d’ailleurs et aussi pour notre surdité quant aux voix de ceux qui souffrent dans l’Eglise et dans la société et que nous avons contribué à rendre plus malheureux.
Conclusion
Il n’y a pas longtemps que cette Convention s’est terminée et cet article est seulement un résumé de son contenu. Ce ne serait pas réaliste de demander quelles sortes de résolutions la Convention aura provoquées (quoique ce soit important), mais plutôt comment ces résolutions vont être mises en pratique dans l’Eglise dans les années à venir. Les conclusions de la Convention sont seulement maintenant traitées au niveau des diocèses. Quelques questions n’ont pas été abordées en tant que telles par la Convention comme l’ordination des femmes et l’épisode de l’hôpital parce qu’elles concernent l’Eglise Anglicane dans son ensemble. Celles-ci et d’autres questions restent à régler. Ce sont des problèmes aux racines enchevêtrés. Je crains que ma façon de relater les choses paraisse vouloir tout simplifier, mais l’ordination de la première femme-évêques aux Etats-Unis nous interpelle. Barbara Harris a été ordonnée en 1988. Elle dit être l’antithèse de “l’establishment” tel qu’on l’imagine, de la hiérarchie épiscopale. C’est à dire : homme, blanc, universitaire féru de théologie, père de famille exemplaire. L’évêque Harris est une afro-américaine qui n’a pas un passé de théologienne mais de travailleuse sociale et qui est divorcée. Mais ce n’est pas pour ces raisons qu’elle a été élue. Elle a été élue après que l’Eglise et le peuple aient prié l’Esprit-Saint. Malgré beaucoup de critique et d’oppositions, elle a été choisie par une masse de supporters et a été élue selon les lois de l’Eglise. Que va-t-il se passer dans l’Eglise Anglicane ? Faut-il s’inquiéter pour ce qui n’arrivera pas ? Avec ce regard sur les événements j’ai seulement voulu dire que notre Eglise me semble être à un croisement pour le moins très important. J’ai essayé de me cantonner au format reportage et d’être le plus objectif possible. Pour terminer, laissez moi vous dire ma gratitude pour ce privilège qui m’a été donné d’avoir une part, même très petite, dans cette Eglise qui par l’action de l’Esprit-Saint est en train de devenir “une Eglise de la vie” avec pour objectif l’évangélisation du monde.