Eglises d'Asie

Les autorités de Jakarta ont décidé de poursuivre en justice plusieurs dizaines d’organisations non gouvernementales

Publié le 18/03/2010




Selon des rapports publiés dans la presse de Jakarta, le 9 novembre 1996, le gouvernement indonésien a décidé de poursuivre en justice 31 organisations non gouvernementales supposées “faire problèmeLe quotidien de Jakarta, Media Indonesia, cite le directeur général du ministère de l’Intérieur, M. Sutoyo : “Nous avons demandé au Procureur de la république et à la police de mener une enquête sur ces organisations

Parmi les organisations qui se trouvent dans le collimateur du gouvernement, on trouve le groupe écologiste Walhi, l’Institut d’aide légale, et l’Organisation indépendante des travailleurs, syndicat ouvrier non reconnu par le gouvernement mais très actif ces dernières années dans tous les mouvements sociaux. M. Sutoyo n’a pas voulu préciser les charges qui pesaient sur ces organisations. Mais le ministre de la sécurité et des affaires politiques, M. Susilo Sudarman, avait déclaré quelques jours auparavant que les accusations portées par le gouvernement contre les organisations non gouvernementales faisaient état de violations de la loi du pays et de non-respect de l’idéologie nationale.

Les trois organisations citées plus haut jouissent d’une grande crédibilité auprès de la communauté nationale aussi bien que dans les milieux internationaux. Walhi, le plus connu des groupes écologistes indonésiens, s’est montré très efficace dans sa dénonciation des crimes commis dans le pays contre l’environnement. L’Institut d’aide légale est un organisme très respecté qui a traité de très nombreux cas de violations des droits de l’homme. Certains de ses avocats défendent aujourd’hui les personnes accusées d’avoir organisé les émeutes de juillet 1996 (2). Quant à l’Organisation indépendante des travailleurs, son président, Mukhtar Pakpahan (3) a été arrêté au lendemain des émeutes de juillet et accusé de subversion. Son avocat, Lutfi Hatkim, a déclaré que son procès pourrait s’ouvrir à la mi-novembre mais que les activités de l’organisation se poursuivaient “comme d’habitudeIl a ajouté : “Cette initiative est destinée à criminaliser des groupes qui ne sont pas toujours d’accord avec le pouvoir

Au lendemain des émeutes du 27 juillet dernier, le gouvernement de Jakarta avait commencé à faire monter la pression contre un certain nombre d’organisations non gouvernementales. Deux mois plus tard, vingt-quatre de ces organisations avaient protesté vigoureusement contre le harcèlement et les intimidations dont elles disaient être victimes de la part du gouvernement (4). Des diplomates occidentaux en poste à Jakarta se disent “très inquiets” de l’apparente détermination du gouvernement contre les organisations non gouvernementales.