Eglises d'Asie – Timor Oriental
Mgr Belo est appelé à s’expliquer devant le parlement indonésien à propos d’une interview qu’il a accordée à une revue allemande
Publié le 18/03/2010
Mgr Belo, lauréat du prix Nobel de la paix pour 1996 (9), est accusé par une partie de la presse indonésienne d’avoir déclaré au cours de l’interview incriminée que « les troupes indonésiennes avaient volé sa liberté au peuple de Timor Oriental, qu’elles traitaient les habitants du territoire comme des chiens et comme des esclavesL’évêque aurait aussi affirmé qu’il y avait eu dans le passé neuf tentatives d’assassinat contre lui.
Les autorités indonésiennes n’ont pas jugé bon, pour le moment, de s’associer aux critiques qui s’abattent sur Mgr Belo. Elles affirment qu’il n’y a pas de preuve que l’évêque ait réellement proféré les paroles qu’on lui attribue.
Mgr Belo, lui-même, a décidé de ne pas faire de commentaire. Il attend, pour s’exprimer à ce sujet, d’avoir reçu l’enregistrement de l’interview qu’il a donnée à Der Spiegel : « Au moment où beaucoup de gens expriment leur colère, ce qui est leur droit, permettez-moi de garder le silence« , a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. « Plus tard, quand le moment sera venu, et que j’aurai reçu l’enregistrement de l’interview, j’expliquerai toute la vérité ou toutes les erreursL’évêque a seulement déclaré qu’il avait « des doutes » sur les paroles qu’on lui prête, ne serait-ce que parce qu’on lui fait dire dans la même interview qu’il y aurait eu neuf tentatives d’assassinat contre lui, « ce qui n’est pas vraia-t-il ajouté.
De son côté, l’agence de presse portugaise, Lusa, a annoncé que Mgr Belo rencontrerait le pape Jean-Paul II à Rome, avant le 10 décembre, date à laquelle il doit recevoir officiellement le prix Nobel de la paix à Oslo, en même temps que Jose Ramos Horta, chef des indépendantistes timorais, qui vit en exil en Australie.
Le 11 novembre, Mgr Carlos Ximenes Belo est arrivé à Jakarta pour assister à l’assemblée générale annuelle de la conférence épiscopale indonésienne où il a un statut d’observateur. A sa descente d’avion, il s’est trouvé confronté à quelques dizaines de manifestants silencieux qui portaient des bannières affirant : « Timor Oriental fait partie de l’indonésie » et « L’unité de la république d’Indonésie avant toutLe lendemain, 12 novembre, anniversaire de la tuerie de Dili (10), ce sont quelques milliers d’Indonésiens qui ont manifesté dans les rues de Jakarta contre l’évêque, demandant qu’il soit expulsé du pays.
Le même jour, à Dili, capitale de Timor Oriental, tous les commerces étaient fermés pour commémorer l’anniversaire, mais il semble qu’il n’y ait eu que quelques incidents mineurs dans la rue entre jeunes manifestants et militaires indonésiens.