Eglises d'Asie

Hongkong: moins de 10 000 demandeurs d’asile dans les camps

Publié le 18/03/2010




Le 25 novembre dernier, l’AFP, s’appuyant sur des statistiques établies par les services de police, a annoncé que le nombre des demandeurs d’asile vietnamiens toujours à Hongkong était désormais inférieur à 10 000. Ce chiffre était encore de 11 200 au début du mois. Il est en diminution constante depuis déjà plusieurs mois, depuis que les autorités britaniques en accord avec le gouvernement de Hongkong ont décidé d’accélérer très sensiblement le rythme des rapatriements forcés des boat-people encore pensionnaires des camps. Cependant le nombre mensuel des rapatriements n’est pas encore à la hauteur de la norme de 3 000 par mois, fixée dans les prévisions. Le nombre réel de départs est plus modeste. Pour le mois d’octobre, 2 163 boat-people seulement ont été ramenés à Hanoi au cours de douze voyages successifs. Au mois de novembre 1996, il est prévu que 1 820 boat-people seront transportés dans leur pays dans le cadre du programme de rapatriement “volontaire” ou “ordonné”, c’est à dire forcé.

L’actuelle accélération des départs est évidemment due au très court laps de temps qui reste à s’écouler avant le retour de Hongkong à la Chine. Au début du mois de novembre, le secrétaire du Foreign Office, Malcolm Rifkind, est allé à Hanoi rappeler cette échéance à son homologue vietnamien, Nguyên Manh Cam. Il a aussi fait mention du désir du gouvernement chinois de voir le problème des réfugiés vietnamiens réglé lors de la passation des pouvoirs. Les deux hommes ont eu des entretiens très importants à ce sujet. Il semble qu’à cette occasion, un calendrier détaillé ait été établi par le gouvernement vietnamien pour le retour au pays de ses ressortissants. Le ministre des Affaires étrangères vietnamien aurait annoncé à son interlocuteur britannique le nombre précis de boat-people qui seront rapatriés chaque mois jusqu’en juin 1997. Selon les informations donnés par le ministre britannique, les autorités vietnamiennes sont en train d’examiner cas par cas les dossiers des futurs rapatriés et donnent le feu-vert pour chacun des dossiers. Au début du mois de novembre, plus de 3 000 dossiers étaient encore en souffrance.

Très peu échapperont à ce rapatriement. La grande majorité des demandeurs d’asile, en effet, après avoir été soumis à la procédure de screening par les services d’immigration de Hongkong, ont été classés dans la catégorie des migrants illégaux, décision mise en cause par beaucoup d’organisations humanitaires, mais légitimée aujourd’hui par les responsables du Haut-Commissariat aux réfugiés (14). Il reste à Hongkong 1 314 boat-people, classés réfugiés politiques à l’issue du screening, n’ayant pas encore trouvé un pays acceptant de leur donner un asile définitif.

Par ailleurs, voilà déjà longtemps que le gouvernement vietnamien refuse d’accueillir dans le cadre du rapatriement un certain nombre de boat-people dont il ne reconnaît pas la nationalité vietnamienne. Il s’agit en réalité de Sino-vietnamiens passés en Chine à la fin des années 70, qui ont par la suite rejoint Hongkong où ils se sont vu refuser le droit de solliciter l’asile politique. Un jugement en appel rendu par le Conseil privé de la Reine à Londres vient d’obliger le gouvernement de Hongkong à examiner leur cas et à leur appliquer une procédure de “screening” pour décider de la validité de leur demande d’asile.