Eglises d'Asie

Les juristes ecclésiastiques demandent que l’Eglise se dote des structures appropriées pour promouvoir les droits de chacun

Publié le 18/03/2010




A l’issue d’une réunion qui s’est tenue à New Delhi, du 5 au 9 novembre 1996, la Société indienne de droit canon a demandé que l’Eglise se dote de structures telles que les droits de chacun dans la communauté ecclésiale soient mieux défendus. Les 46 professeurs de droit canon et membres des tribunaux diocésains ont affirmé que l’administration de la justice dans l’Eglise devrait refléter la maxime : “Une justice lente est un déni de justiceCinq délégués du Bangladesh et du Sri Lanka étaient aussi présents à cette réunion.

Les canonistes ont proposé la création d’espaces de conciliation, de forums où puissent s’exprimer les revendications, et enfin de tribunaux ecclésiastiques adaptés au contexte indien. Ils ont estimé aussi qu’il y avait une certaine urgence à informer les laïcs catholiques de leurs droits et de leurs responsabilités au sein de la communauté ecclésiale. Ils estiment que de telles structures devraient être créées aux niveaux paroissial, diocésain, régional et national : “Avec l’augmentation des plaintes concernant les violations du droit perpétrées par ceux qui ont des responsabilités, il est nécessaire d’établir des tribunaux administratifs au niveau local” a déclaré le professeur Augustin Mendonca, professeur de droit canon à l’université St Paul d’Ottawa, au Canada, et invité comme expert à la rencontre.

Il a estimé que les catholiques d’Asie sont encore assez peu conscients de leurs droits dans l’Eglise si on les compare aux membres des Eglises occidentales : “Ils ont tendance à éviter la confrontation avec les responsables ecclésiaux sur leurs droits. Mais la situation est en train de changer et, à mesure qu’ils deviennent plus conscients de leurs droits, les laïcs commencent à vouloir peser d’un plus grand poids dans la communauté chrétienne

Le P. Prashanto Rebeiro, membre du tribunal diocésain de Dacca, pense quant à lui que les contextes ne sont pas comparables en Asie et en Occident : “Nous devons adopter une approche des conflits autre que juridique. Même si les individus sont juridiquement libres ici, les pressions sociales jouent un rôle crucial

Le P. Raphaël Thattil, chancelier du diocèse catholique de rite oriental de Trichur, a observé que le droit de l’Eglise orientale n’est pas très différent de celui de l’Eglise latine en ce qui concerne les notions d’égalité, de liberté d’opinion et d’évangélisation. Dans sa conférence il a défendu l’idée que le droit canon des Eglises catholiques orientales se préoccupait surtout de la défense de l’identité de ces Eglises et de leur rôle dans l’évangélisation. Il a simplement regretté qu’en dépit des directives de Rome, l’Eglise de l’Inde connaisse encore aujourd’hui des difficultés pour faire admettre cette identité des Eglises orientales et leur rôle dans l’évangélisation.