Eglises d'Asie – Timor Oriental
Mgr Belo affirme que le magazine allemand « Der Spiegel » a manipulé les termes de son interview et exige des excuses
Publié le 18/03/2010
Mgr Belo souligne qu’au cours de l’interview incriminée il n’a jamais eu l’intention de discréditer ou même de critiquer le gouvernement indonésien. Il n’a même fait aucune allusion à la république ou au gouvernement indonésiens. Il explique que quand il a mentionné les « soldats » indonésiens, il se référait à des individus qui ne respectaient pas le code d’honneur de l’armée et le Pancasila mais nullement à l’institution militaire en tant que telle. Dans le même communiqué, Mgr Belo relève un certain nombre d’autres inexactitudes dont il attribue la responsabilité à « Der SpiegelIl nie avoir utilisé le terme de « chiens galeux » pour stigmatiser la manière dont les soldats indonésiens traitent les Timorais. Il n’a jamais dit non plus qu’il avait subi neuf attentats contre sa vie, mais il affirme avoir été menacé de mort à deux reprises en 1989 et en 1991.
Les commentaires supposés de Mgr Belo, publiés par « Der Spiegel » avaient provoqué une série de manifestations hostiles contre sa personne à Jakarta et d’autres manifestations de soutien à Dili, capitale de Timor Oriental. A son retour de Jakarta, où il avait assisté à la conférence épiscopale indonésienne, Mgr Belo a été accueilli en héros à Dili par une foule évaluée à plusieurs milliers de personnes. Depuis lors, la population et les étudiants de Dili organisent presque quotidiennement des manifestations de soutien à leur évêque.
Quelques jours plus tard, le 24 novembre, l’évêque de Dili a réuni une conférence de presse dans laquelle il a renouvelé sa détermination à parler au nom de « la population terrorisée » de Timor Oriental : « En tant qu’évêque, j’ai la responsabilité morale de parler au nom des pauvres et des gens ordinaires, ceux qui sont intimidés et terrorisés, ne peuvent pas se défendre ou faire entendre leur souffrance
Quelques jours plus tôt, le 17 novembre, le ministre indonésien des Affaires étrangères, Ali Alatas, avait rencontré Mgr Jean-Louis Tauran, secrétaire d’Etat du Vatican et, à la sortie de la réunion, il avait déclaré : « Nous nous opposons à l’idée que Mgr Belo s’engage dans le domaine politique et ce n’est pas ce que le Vatican attend de lui dans sa position d’évêque de Dili. La position indonésienne a été pleinement justifiée par Mgr TauranCelui-ci s’est gardé de tout commentaire. Mgr Carlos Ximenes Belo doit aller à Oslo, le 10 décembre 1996, pour y recevoir le prix Nobel de la paix.