Eglises d'Asie

Création d’une commission chargée de la protection des droits des populations aborigènes

Publié le 18/03/2010




Le 10 décembre dernier, le jour de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, le gouvernement a mis en place une commission de niveau ministériel, destinée à protéger les droits des minorités indigènes. C’est la première fois qu’une telle commission existe depuis l’arrivée des ressortissants de la Chine continentale sur l’île, voilà plus de 300 ans. Il existait déjà un organisme chargé des affaires tibétaines et mongoles, mais aucune instance de haut niveau n’avait été encore créée pour défendre les droits et les intérêts des populations aborigènes de Taiwan, dont les ancêtres ont été poussés dans les régions montagneuses et désertiques de l’île par l’arrivée des Chinois du continent. Les aborigènes sont pourtant 300 fois plus nombreux que les membres des minorités tibétaines et mongoles sur l’île. Ils sont, en effet, aujourd’hui, au nombre de 350 000, vivant, pour la majorité, dans une grande pauvreté et ne recevant qu’une éducation rudimentaire. Il n’est pas rare que les jeunes filles pauvres se livrent à la prostitution, quelquefois entraînées par leurs parents eux-mêmes.

Le président Lee Teng-hui a présenté la création de cette commission des Affaires indigènes comme une étape historique qui non seulement démontre que le gouvernement désire assurer le bien-être des peuples autochtones mais encore marque un tournant dans l’administration des affaires des minorités ethniques. Quant à l’association pour la promotion des droits des peuples indigènes, qui appartient à l’opposition, elle s’est contentée de déclarer qu’elle suivrait soigneusement les travaux de la commission pour contrôler si, effectivement, ils contribuaient à l’amélioration des conditions de vie des peuples aborigènes.

Les partisans de la totale indépendance de Taiwan avaient choisi cette même journée internationale des droits de l’homme pour célébrer l’apparition publique du Parti de l’indépendance de Taiwan (TAIP) par une importante manifestation et un certain nombre d’activés organisées dans la ville de Kaohsiung, au sud du pays. Cette ville avait été choisie en raison de son caractère symbolique en matière de droits de l’homme. C’est en effet à Kaohsiung, le 10 décembre 1979, que, défiant la loi martiale, l’opposition avait conduit une manifestation monstre qui avait dégénéré en émeute et s’était terminée par l’arrestation et l’emprisonnement des principaux chefs de la dissidence.

Le secrétaire général du nouveau parti, Stephen Lee, a déclaré que la création d’un parti se donnant pour objectif l’indépendance de Taiwan était devenu nécessaire depuis que le parti progressiste démocratique avait délaissé ses anciens idéaux pour devenir un parti à la recherche du pouvoir.