Eglises d'Asie

Mindanao : l’intégration des forces militaires moro au sein de l’armée et de la police suspendue momentanément

Publié le 18/03/2010




On a appris de sources musulmanes et militaires, le 14 décembre dernier, que l’intégration des forces armées, issues du principal groupe de rebelles musulmans, à l’intérieur de l’armée philippine était suspendue pour une durée indéterminée. C’est Nur Misuari, président du Front moro de libération nationale et gouverneur de la région autonome qui aurait demandé lui-même cette suspension, après avoir reçu des rapports selon lesquels des membres “non réguliers” du Front moro de libération faisaient partie de la liste de ceux qui postulaient cette intégration. L’adjoint de Nur Misuari, le lieutenant-général Arnulfo Acera, a déclaré que ses services étaient en train de vérifier tous les noms de la liste à la lumière des documents détenus par le Front de telle sorte que des imposteurs ne deviennent pas membres de la police ou de l’armée, car “des membres fictifs du front, cherchent à tirer avantage de cette intégration”.

L’intégration des quelque 6 000 soldats réguliers du Front moro de libération nationale est une des clauses principales du traité de paix signé au mois de septembre dernier entre les rebelles musulmans et le gouvernement, mettant un terme à 24 années de guérilla et de sécession (6). Son application est susceptible d’étouffer les réticences manifestées encore par certains membres du front, qui menacent la fragile paix issue du traité de septembre.

Le commandement militaire du sud, situé dans la ville de Zamboaga a confirmé l’existence d’un ordre émanant du chef des forces armées, suspendant l’intégration des forces musulmanes pendant les vérifications des listes. La plupart des observateurs pensent qu’un certain nombre d’individus sans scrupule ont été attirés par la solde régulière offerte aux futurs policiers et militaires. Les autorités policières de la ville ont également confirmé que, le mois dernier, des fausses cartes de membres du Front moro étaient vendues au prix de 77 dollars chacune. Les vendeurs promettaient aux acheteurs que, grâce à ces cartes, ils seraient facilement intégrés au sein des forces de police et de l’armée.