Eglises d'Asie

Nagasaki : l’Eglise catholique du Japon se prépare à célébrer ses martyrs

Publié le 18/03/2010




Une immense procession longue de 800 km et qui durera trois mois, a pris le départ le 3 novembre dernier derrière une grande croix de bois que, d’étape en étape, les chrétiens vont porter de Kyôtô jusqu’à Nagasaki. Il s’agit pour l’Eglise du Japon de célébrer un des événements fondateurs de son histoire, 48 ans après l’arrivée de François Xavier à Kagoshima : la mort, après d’horribles souffrances, de 26 martyrs, crucifiés sur une colline dominant Nagasaki, le 5 février 1597. La procession parcourra le chemin que les martyrs parcoururent pieds nus et enchaînés, durant les trois mois d’un terrible calvaire, dans le froid de l’hiver (5).

La cérémonie du départ a eu lieu à Kyôtô où les martyrs avaient été rassemblés ce même mois de novembre 1597 pour être crucifiés à 800 km de là, à Nagasaki, sur une colline face à la mer, face à l’Occident, comme un défi lancé au monde chrétien : la religion de Jésus était interdite au Japon.

Parmi ces 26 martyrs, 6 franciscains espagnols, 3 scolastiques jésuites japonais dont Paul Miki, le plus connu, et 17 laïcs, collaborateurs des missionnaires. Parmi eux, 3 jeunes garçons de 12 à 14 ans qui, malgré les objurgations des badauds bouleversés, refusèrent jusqu’au bout d’abjurer leur foi.

La célébration eucharistique qui a marqué le départ de la procession à Kyôtô, a réuni 3 000 fidèles, 70 prêtres et évêques, dont le nonce apostolique. Les flammes de 26 cierges illuminaient l’autel. Chants et prières furent exécutés en espagnol, en tagalog et en anglais pour souligner le caractère multiculturel, déjà à cette époque, de l’Eglise du Japon.

Cette cérémonie a inauguré la série des manifestations qui vont avoir lieu dans tout le pays, et dont le point culminant sera le grand rassemblement du 5 février 1997 à Nagasaki. Pour les évêques japonais, cet anniversaire est le prélude au jubilé de l’an 2000. Ils exhortent les fidèles à se souvenir de l’exemple des martyrs : “Honorer les martyrs, c’est professer sa foi et montrer sa détermination à construire une société meilleure