Eglises d'Asie

Une foule jubilante de plusieurs dizaines de milliers de personnes a accueilli Mgr Belo à son retour d’Europe

Publié le 18/03/2010




Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient massées, le 24 décembre, sur les sept kilomètres qui séparent l’aéroport de la ville de Dili, capitale du territoire, pour souhaiter la bienvenue à Mgr Carlos Felipe Ximenes Belo, administrateur apostolique, à son retour d’Europe où il a reçu le prix Nobel de la paix qu’il partage avec Jose Ramos-Horta, autre Timorais en exil. Des millers de jeunes portaient des T-shirts avec l’effigie de l’évêque et la foule criait : Vive Mgr Belo ! Depuis plusieurs jours, des camions transportant des passagers étaient arrivés à Dili en provenance de tout le territoire.

Le gouverneur du territoire, Abilio Soares, et le colonel Mahidin Simbolon, chef de la garnison indonésienne locale se trouvaient aussi à l’aéroport pour recevoir l’évêque. Celui-ci s’est immédiatement dirigé vers la cathédrale de Dili où il s’est adressé à la foule venue le fêter.

Quelques légers incidents ont marqué cependant la célébration. Avant que l’avion de l’évêque n’arrive, la foule s’en était pris violemment à un policier en civil, l’accusant de cacher une arme. Celui-ci dut s’enfuir non sans que sa voiture ait été endommagée et qu’il ait reçu des coups.

Mgr Belo est arrivé à Dili en compagnie de Patrick Kennedy, membre du Congrès des Etats-Unis et neveu de l’ancien président John Kennedy, qui doit passer les fêtes de Noël sur le territoire en compagnie de l’évêque. Plusieurs diplomates étrangers en poste à Jakarta ont décidé aussi de venir passer les fêtes de fin d’année à Dili.

Après avoir reçu le prix Nobel à Oslo (7), le 10 décembre, Mgr Belo a été en Allemagne où il a rencontré le chancelier Helmut Kohl, et à Rome où il a été reçu par le pape Jean-Paul II. A sa sortie de l’audience, Mgr Belo avait déclaré : “Le pape m’a dit que le prix Nobel sera un bouclier derrière lequel je pourrai continuer mon travail pour la paixIl a profité aussi de l’occasion pour lancer un appel à la jeunesse de Timor Oriental, tentée de quitter le territoire à cause du chômage : “Beaucoup de jeunes quittent le territoire parce qu’ils n’ont aucun espoir de trouver du travail, mais nous devons rester sur l’île et travailler non seulement à son développement économique mais aussi à son développement moral, social, culturel et spirituel”. Au cours de la même conférence de presse, le 20 décembre, le prélat a regretté de n’avoir pas eu l’occasion de rencontrer les évêques italiens : “Je ne sais pas si la conférence épiscopale italienne est au courant des problèmes de Timora-t-il déclaré.

Le jour du 25 décembre, de graves incidents ont eu lieu devant la cathédrale de Dili. Cinq policiers en civil et un indicateur ont été attaqués par la foule et l’un d’entre eux est mort à la suite de ses blessures.